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Crédit photo : Grosse Boîte
On entend la joie sur cet album, ça sent la paix. Déjà dans la voix de la chanteuse, beaucoup plus à l’aise à se laisser aller. La chanson «Drama Queens» en est un bel exemple: sorte de valse française au clavier où Fanny Bloom se joue la Barbara de façon originale et affirmée. Même chose sur «Mémo», où le piano y est magnifiquement bien joué.
Poussant beaucoup plus loin les possibilités de la pop, la présence de flûte de pan, de cuivres et de synthétiseurs apporte un côté très années 90 à l’album. Et c’est certainement ce qui en fait son charme, ces sons d’oiseaux de mer, quelques chœurs et des percussions presque africaines mélangeant à la fois les guitares rock. Et que dire des textes, qui comportent à eux seul des petits bijoux, comme cette phrase: «Que tu t’en ailles à l’eau froide à cycle délicat».
Fanny Bloom s’est bien entourée, autant aux arrangements que par ses musiciens, pour faire naître Pan. Notons la participation de Misteur Valaire aux arrangements de «Deadbirds» et «Il faudra» (petite anecdote: «Deadbirds» était une chanson de La Patère Rose qui dormait dans un tiroir), et plus particulièrement de François Simon (basse) et Thomas Hébert (trompette). Petite touche du Lac Saint-Jean cette fois-ci, avec nul autre qu’Olivier Langevin à la guitare («Évidemment» et «Mélodie»), ces deux mêmes chansons arrangées par Benoît Bouchard, ainsi que Pierre Fortin sur certaines percussions. Sans oublier Étienne Dupuis-Cloutier à la réalisation, avec qui la chanteuse récidive sur cet album.
Pan se veut aussi beaucoup plus cohérent que son prédécesseur. En effet, l’album est divisé A side/B side, de sorte qu’on trouve les pistes plus dansantes d’un côté, et les chansons un peu plus mellow de l’autre. Rien à voir avec le premier album où «Je t’achèverai» et «Tes bijoux», deux chansons complètement aux antipodes l’une de l’autre, s’enchaînaient. On se déhanche donc sur «Blanc», «Danse» et le fameux tube de l’été «Piscine», et on écoute «Pan», «Sammy Sammy» et «Deadbirds» avec de gros écouteurs aux oreilles, qui sait un gin tonic à la main.
«Pan» est disponible sous l’étiquette Grosse Boîte dès le mardi 23 septembre.
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de la rédaction