«Out of the Black» de Boys Noize: retour aux sources

Le DJ allemand Boys Noize, a.k.a Alexander Ridha, a récemment quitté sa ville chérie pour venir en sol nord-américain nous présenter les plus récentes compositions de son troisième opus, Out of the Black. C’est en quelque sorte un retour aux sources pour l’artiste qui nous avait habitués à des sonorités brutales avec son déstabilisant et robuste Power.

Out of the Black est en réalité l’équation parfaite entre la fougue et l’énergie de l’excellent Oi Oi Oi (2007) puis la robustesse des rythmiques de Power (2009). Porté par les cicatrices d’une Allemagne conquérante, les sonorités de Boys Noize reflètent bien la puissance politique qu’elle est et a longtemps été; à l’instar de l’excentrique DJ Hell, Boys Noize se gâte pour nous offrir un produit final puissamment orchestré.

Les paroles «This is what you want / This is what you get», scandées robotiquement sur la pièce «What You Want», donne le pouls à cet album qui a entrepris un virage plus techno qu’électro. Jouant dans les platebandes de Daft Punk et de Justice, notamment, Boys Noize expérimente des sonorités dansantes qui rappellent définitivement l’énergie contagieuse des classiques «&Down», «Oh!» et «Jeffer».

Par exemple, «Missile», dont le rythme est marqué au fer par une boucle répétitive, un échantillon vocal robotisé et quelques fragments 8-bit perdus dans ce dédale de sonorités synthétiques, offre une vibe ni plus ni moins enivrante. La pièce «Ich R U», quant à elle, n’offre rien d’exclusif, outre peut-être cette impression agaçante d’écouter un échantillon sur repeat pendant près de cinq minutes. La chanson «Rocky 2» agit telle une claque au visage avec une rythmique monstre qui vient davantage chercher la musicalité agressive des Bloody Beetroots que l’allure progressive des Chemical Brothers.

«Circus Full of Clowns (feat. GIZZLE)» est la première collaboration hip-hop de l’album. Sans être une révélation, on apprécie néanmoins l’ambiance post-apocalyptique du décor et la basse lourde qui fait résonner nos tympans. Avec «Touch it» et «Reality», on entre directement dans l’univers de Gaspard Augé et Xavier de Rosnay, avec deux pièces plus pop qui renvoient un écho solide à l’excellent Audio, Video, Disco (2011). L’album se clôt sur l’exquise et très chill «Got it (feat. Snoop Dogg)», qui s’avère l’une des meilleures collaborations de Boys Noize à ce jour. Assez hip-hop, un brin gangsta rap, la composition allie magnifiquement la brutalité du DJ et la mollesse gestuelle et vocale du célèbre rappeur.

Au final, Out of the Black est davantage un album qui interpellera les fans des premières heures que les vétérans de l’électro hard qui marquait la période sombre de Power. Avec ce relâchement au niveau de la brutalité sonore et cette ouverture d’esprit sur le hip-hop, Boys Noize flambera à coup sûr ses platines le jeudi 6 décembre prochain au New City Gas (950, rue Ottawa).

Les billets pour le spectacle de Boys Noize se vendent au coût de 26,10 $ + taxes et frais de service. Les artistes invités sont Mayday, Jordan Dare et Djedjotronic. L’évènement débute à 22h et se termine à 3h. Pour plus d’information ou pour acheter vos billets, visitez le http://iloveneon.ca.

Appréciation: ****

Crédit photo: http://boysnoize.com

Écrit par: Éric Dumais