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Crédit photo : Atlantic
Young Khalifa, dont le pseudonyme signifie «successeur» en arabe, en hommage à son grand-père musulman dont il n’a pas conservé l’identité religieuse, mais aussi «sagesse» de l’anglais «wisdom», n’a pas lésiné sur la réalisation avec cet opus qui multiplie les hits comme lui-même multiplie les joints de marijuana au quotidien. Suite au succès international qu’il a remporté dès la sortie de Rolling Papers (2011), son album le plus marquant à ce jour, le jeune rappeur de 25 ans semble encore surfer sur la même vague à ce jour.
«It’s nothing, it’s nothing / Stackin’ cheese till my head right / Smokin’ weed till my head right / Did it all on my own so, I’mma spend all my bread like», peut-on entendre dans la chanson «It’s Nothin (feat. 2 Chainz), et ce n’est ici qu’un extrait du manque d’Imagination de Khalifa. Né sous une bonne étoile ou seulement bien entouré (Snoop Lion et Juice J sont des amis proches), Khalifa n’offre aucune mine d’or dans ses textes pauvres qui parlent toujours de niggas, de money, de weed, de Ferrari, d’Armani, de Givenchy et de swag. Toutefois, des textes peu enclins à changer le monde n’ont jamais empêché la naissance de purs canons du hip-hop si l’on se fie au succès qu’a connu Sean Paul sur Tomahawk Technique ou Baxter Dexter sur S.M.S.
Parmi les pièces marquantes, on retient principalement l’excellente «Intro», suivie de «Paperbond», dans laquelle le rappeur nous assure qu’il a assez de marijuana en sa possession pour toute une vie, mais également «Let it Go (feat. Akon)», l’un des morceaux les plus entraînants de l’album, porté par la voix pincée d’Akon, voisine de Chris Brown, et une partition électronique toute en subtilités. Juicy J signe ici deux excellentes pièces, soit «The Plan» et «Medicated», la meilleure chanson de l’album. Aidé par Chevy Woods aux vocals, Wiz Khalifa revit en songe le rêve américain auquel il songeait, jeune adolescent, lorsqu’il fantasmait dans sa carlingue Bonneville sur l’argent et le succès. Musicalement, Khalifa atteint un summum plutôt impressionnant, mais définitivement ce sont les collaborations qui viennent sauver les apparences.
Alors que le buzz continue de vibrer autour du DJ The Weeknd, qui a plus tôt fait paraître sa Trilogy (2012), le Canadien offre lui aussi son talent sur l’excellente «Remember You», une pièce très écho et atmosphérique, qui vient confirmer à elle seule le succès de ce quatrième album. Une valeur sûre, en somme, à se procurer à l’approche du temps des fêtes.
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de la rédaction