«Norway», du groupe montréalais The Bright Road: paysages scandinaves – Bible urbaine

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«Norway», du groupe montréalais The Bright Road: paysages scandinaves

«Norway», du groupe montréalais The Bright Road: paysages scandinaves

Publié le 5 décembre 2012 par Éric Dumais

La formation montréalaise The Bright Road est le résultat d’un voyage qu’a réalisé Philippe Garceau en Norvège durant 14 mois, période pendant laquelle il s’est recentré sur lui-même afin de donner le pouls à un projet artistique dont il n’aurait jamais imaginé l’ampleur. Norway, c’est en effet un album rock indé qui ne s’écoute qu’une seule fois avant que notre cœur batte la cadence au rythme de sa musique.

L’opus démarre à tâtons avec la chanson atmosphérique «Norway», qui ouvre le premier chapitre d’une œuvre déjà lourde de promesses. D’entrée de jeu, les influences musicales des Bright Road se sentent à des milles à la ronde: Sigur Ros, pour la voix doucereuse et les paysages scandinaves, Foals, pour la froideur et l’intimité de certaines mélodies, puis Bon Iver, pour la richesse de l’orchestration et le parfait équilibre de l’ensemble. La pièce a été écrite dans une phase de questionnements existentiels et l’instigateur Philippe Garceau y raconte une idylle amoureuse trop intense pour être vraie. La chanson «Take Control», qui rappelle la synergie entre Romy Madley Croft et Oliver Sim de la formation anglaise The xx, est la mise en lumière d’un cheminement spirituel. La guitare électrique, douce et feutrée, renvoie un écho à celle, planante, de Jonathan Mark Buckland de Coldplay, ce qui donne une lueur d’espoir à une chanson où le doute semble planer telle une ombre spectrale.

Le polyglotte Philippe Garceau, qui s’est entouré de nouveaux musiciens pour la réalisation de Norway, nous fait découvrir des contrées langagières avec des pièces chantées tantôt en anglais, tantôt en norvégien, tantôt en espagnol. La très courte «Tu Muerte», racontée sous forme épistolaire, est comme une lettre ouverte offerte en hommage à sa grand-mère décédée. Les émotions se créent et se dispersent, comme au gré du vent, et ce, tout au long de notre écoute de l’album. L’excellente «What’s Inside» nous fait entrer à nouveau dans l’intimité du musicien, qui relate un épisode d’amour impossible vécu à Sherbrooke, là où The Bright Road a vu le jour en 2009. Le coup de cœur se poursuite avec l’angélique voix d’Esther Garceau sur «Sail Away», qui rêverait de découvrir le monde en compagnie de l’être aimé. L’ambiance, intime à souhait, rappelle très certainement la période adolescente de Béatrice Martin à l’époque de son album homonyme. «À reculons», l’une des deux pièces instrumentales de Norway, a été créée par Jean-Philippe Yelle, qui manipule les ambiances sonores comme un marionnettiste ses marionnettes.

Il est presque impossible de ne pas tomber en amour avec la chanson «Du», digne des plus beaux paysages musicaux scandinaves. Au final, l’album se clôt sur la pièce rock instrumentale «Det Snør», qui met de l’avant des guitares électriques bruyantes et atmosphériques qui font écho aux excellents groupes Bateau Noir et Goonies Never Say Die. Un must!

Appréciation: *****

Crédit photo: http://thebrightroad.bandcamp.com/album/norway

Écrit par: Éric Dumais

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