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Au-delà de son joli minois et de son regard envoûtant, Lady Linn charme son public grâce à sa voix délicieusement suave. Inspirée par les paroles des chansons de l’époque classique et porteuse d’une personnalité fleur bleue, la jeune Belge aborde des hymnes à l’amour en trois temps; au passé par des échecs amoureux, au présent parce qu’il faut le vivre à fond, puis au futur, parce que même après les ruptures, elle est confiante que le grand amour refera surface autrement.
Suite à la sortie de son premier album Here We Go Again, qui a su gagner le cœur des amateurs de musique en Belgique en décrochant un disque platine certifié qui lui a d’ailleurs valu le prix de la meilleure interprète féminine ainsi que du meilleur album pop aux MIA 2010, Lady Linn and her Magnificient Seven revient aujourd’hui avec son second chef-d’œuvre intitulé No Good Bye at All.
La musique de Lady Linn demande un certain temps d’adaptation, sauf si l’auditeur n’a rien contre le fait d’entendre des compositions qu’il a fort probablement déjà entendu quelque part. Avouons donc que la jeune Belge ne se démarque pas par son authenticité, mais bien par sa technique vocale et la qualité de ses arrangements sonores. L’auditeur sent d’emblée les influences pop et jazz des années 50 et 60 ainsi qu’une petite touche soul vintage très agréable à l’oreille. Lady Linn affirme d’ailleurs qu’elle a été très inspirée par Duke Ellington, Dinah Washington et Ella Fitzgerald. Les cuivres, sur cette deuxième galette, sont mis de l’avant et on sent que son pianiste s’amuse comme un fou tout au long de l’album.
Le romantisme est bel et bien au rendez-vous. Et, bien que le même thème soit abordé tout de long en large, chacune des compositions propose un romantisme différent avec une histoire différente. On croirait, en fait, entendre la trame sonore d’une comédie musicale. Le premier titre, «Cry baby», procure un effet «style cabaret» ainsi qu’une rythmique bien cadencée donnant envie de danser.
Parmi les mélodies les plus fortes de l’album, «Good Morning» se démarque par son amusant tempo ainsi que ses arrangements vocaux, qui font référence à la populaire émission télévisée Glee. Le thème de la passion envahit définitivement ce morceau. Bien que Lady Linn ait conservé la formule simple, elle s’avère en définitive drôlement efficace.
La sixième composition, «Good old Sunday Blues», est une ballade très estivale, légère et festive. L’œuvre se termine sur «No Goodbye at all», une chanson à saveur française que l’on pourrait parfaitement entendre dans un petit bistro de Paris.
L’ensemble est clairement réussi et accrocheur, mais un léger manque d’authenticité se fait ressentir dès la première écoute. Peut-être est-ce dû au fait que des chansons comme celles-ci ont été entendues à maintes reprises.
Il faut, au final, lui donner le crédit qu’il est certes difficile de livrer quelque chose d’original lorsque l’on joue du jazz étant donné que la barre est déjà très haute et les sentiers sont pour leur part déjà tracés, et retracés, et re-retracés.
Appréciation: ***
Crédit photo: Universal Music
Écrit par: Émilie Langlois-Pratte