«My God is Blue» de Sébastien Tellier – Bible urbaine

MusiqueCritiques d'albums

«My God is Blue» de Sébastien Tellier

«My God is Blue» de Sébastien Tellier

Voir la vie en bleu

Publié le 23 janvier 2013 par Yannick Déry

Crédit photo : Bonsound

Pour son quatrième album, qui sortira au Canada le 29 janvier, le Français Sébastien Tellier joue au gourou et nous amène dans son univers spirituel construit autour de la couleur bleue. Une musique qu'il qualifie de futuriste, qui se trouve à être extrêmement planante, parfois même grandiloquente.

Dans My God is Blue, déjà sur les tablettes européennes depuis avril dernier, la maturité musicale de l’artiste se fait sentir. Les quatre années qui séparent l’album de son prédécesseur Sexuality, paru en 2008, ont été marquées par un mariage, par une participation à l’Eurovision où il a terminé en 19e position sur 25, mais aussi par une rencontre avec un chaman en Californie qui lui a fait voir «un autre monde» construit autour de la couleur bleue. C’est à partir de cette vision qu’il a créé, ce qu’il appelle l’Alliance Bleu, un mouvement qu’il souhaite voir comme une échappatoire à la vie terrestre, dans lequel il joue le rôle de «maman», pour ne pas dire de «gourou».

Et sur My God is Blue, l’artiste interprète avec adresse le chef spirituel, réussissant à nous transporter dans un univers qui lui est propre. Alliant l’électro à un son rappelant parfois la messe de minuit, l’album nous fait planer d’un bout à l’autre. Dès les premières notes de «Pepito Bleu», pièce qui ouvre l’album, on a envie de suivre l’artiste dans ce trip bleu qui est bien soutenu, les mots «God» et «Blue» revenant plus souvent qu’à leur tour.

Plusieurs chansons valent le détour, notamment «The Colour of Your Mind», «Russian Attractions», la pièce titre de l’album, «My God is Blue» et «My Poseidon», dont la musique est composée par Guy-Manuel de Homem Christo, membre de Daft Punk. L’artiste réussit même à nous amener en transe, à nous faire danser, avec «Cochon ville», la plus rythmée du disque. À l’image de l’artiste, le vidéoclip de ce dernier titre ne laisse personne indifférent et illustre son goût de la provocation. Tellier, tout de bleu vêtu, joue au gourou avec autour de lui une foule en extase qui se dénude au rythme euro-pop de la chanson. Digne d’un film porno trash, seins, fesses, pénis et actes sexuels divers sont bien mis de l’avant. Pas la peine d’envoyer un courriel à Chéli pour qu’elle le passe à MusiquePlus.

Par contre, on se perd un peu à mi-parcours, avec «Magical Hurricane», une pièce soutenue presque uniquement par la guitare acoustique, et «Mayday», une ballade aux airs de bossa nova, qui détonne du reste de l’album.

«N’écoutez pas mon disque, écoutez mon message», dit Tellier. «Entrez en vibration avec ma musique, fusionnons nos rêves, propageons ensemble cette énergie communautaire en une immense vague bleue qui irradiera le monde, et les vérités apparaîtront.» On a le goût de le prendre au pied de la lettre, de se laisser transporter par My God is Blue, et de voir la vie en bleu plutôt qu’en rose l’espace d’un instant.

L'avis


de la rédaction

Vos commentaires

Revenir au début