MusiqueCritiques d'albums
Crédit photo : Dare to Care
Groupe instrumental à la base avec des résonances majoritairement jazz, Pawa Up First aime explorer de nouveaux territoires, tout en restant intègre à sa sonorité. Évoluant dans un univers sans véritable limite qui s’affranchit tout autant de pop que de rock, le groupe ne délaisse aucunement ses teintes d’électro et de post-rock, augmentant certainement la portée de son ambivalence. De plus, alors que les membres du groupe aiment bien collaborer ici et là, ils n’en demeurent pas moins des plus efficaces lorsqu’ils sont réunis et leur nouvel album Missing Time vient à nouveau le prouver après quatre ans d’absence.
L’attente aura valu la peine puisque l’écoute est gagnante. Certes, rien ici n’a la portée du magnifique The Outcome, leur album précédent qui divaguait avec maestria dans un univers de western crépusculaire post-Sergio Leonien, mais tout en ne manquant pas de survoler à nouveau ces idées musicales comme en fait foi l’évolutive «Messenger», deuxième pièce de l’album, dont la conclusion est particulièrement magique, par ailleurs, on n’hésite pas à voyager un peu partout.
Bien sûr, la pochette fort colorée laisse croire que le groupe offrira un album lumineux en évoquant de vieilles émissions pour enfants, tout comme une évocation japonaise. Que neni! Si le groupe offre de loin son projet le plus léger en carrière, telle une renaissance nécessaire, rien n’échappe à son genre singulier qui se distingue de tous les Explosions in the Sky et This Will Destroy You de ce monde en référant plus drastiquement à des genres bien précis. Il n’y a pas non plus de hip-hop, comme ils nous y ont habitués par le passé, et ce, même si «Teru Teru Bozu» semble s’y assimiler, alors que les rares mots sont dissipés en arrière-plan, laissant pour la première fois en totalité la musique comme ambassadrice principale du disque.
Ainsi, voilà un disque qui consiste en une parfaite entrée en matière pour découvrir le groupe dans une excellente maîtrise de ses moyens et ainsi vouloir retourner vers ses offrandes intérieures. Avec des pièces aussi bonnes que «Visitors», qui offre une si belle joie de vivre, ou même «Charlotte», avec son roulement accrocheur, on ne peut qu’apprécier ce que le disque nous livre aux oreilles avec autant de conviction.
Tombant sous le charme de ce qu’ils parviennent à faire avec leurs guitares, leur piano et leurs percussions, amoureux de l’harmonie idéaliste de leurs arrangements, il est difficile de résister avant la fin, alors que la pièce «Aqua», jusqu’à ses dernières notes évoquées comme un écho qui disparaît, nous laisse sans hésiter avec un sourire aux lèvres.
Missing Time est disponible dès maintenant en téléchargement numérique ou en format disque compact.
L'avis
de la rédaction