MusiqueCritiques d'albums
Martha Wainwright et la fragilité avec «Come Home to Mama»
Le nouvel album de Martha Wainwright sonne et résonne. Avec Come Home to Mama, la plus jeune de la dynastie Wainwright nous ouvre généreusement les portes de son intimité. Bien que cet album soit teinté d’une tristesse engendrée par le décès de la mère de la chanteuse, l’auteure-compositrice-interprète Kate McGarrigle, il parle aussi de la vie et de son fils.
Avec cet album, force est de constater que le talent des Wainwright est une source intarissable. Contrairement à ce qu’on pourrait croire en regardant à première vue la pochette – une Martha Wainwright flambant nue et sexy cachant avec peine et misère sa poitrine d’un seul avant-bras — elle chante sa tristesse, le deuil de sa mère et la fragilité de la vie. La chanson phare de l’album est sans aucun doute la lyrique «Proserpina», cette pièce composée par Kate et reprise par la fille en sa mémoire. Elle est chantée de manière intimiste, avec tristesse et amour, et on ne peut que ressentir la grande sensibilité de Martha dans sa voix. Une pièce qui évoque une complicité mère-fille qu’on peut agréablement saisir au vol et s’en émouvoir. Elle est douce, pleine d’humilité et donne des frissons.
Les morceaux de Come Home to Mama se situent principalement dans un créneau folk-pop, comme avec «Can You Believe it?» et «I Wanna Make An Arrest». D’autres trouvent leur achèvement avec des murmures de tonalités électroniques, comme avec «Leave it Behind» et «Four Black Sheep».
Martha use de beaucoup de variations dans son chant, montrant que son registre vocal est porteur d’une grande diversifié. Une voix tantôt bien puissante, d’autres fois plus délicate, car bercée par un ton plus juvénile et naïf. Un album portant une signature bien précise: celle d’une Wainwright qu’il serait temps d’arrêter de présenter comme la «sœur de». Elle forme un tout à part entière, et Come Home to Mama le prouve amplement avec un son folk-pop aux multiples variations musicales. Un album mature, touchant et agréable à écouter, car il nous transporte dans son univers très personnel, ce qui devient en quelque sorte un privilège de pouvoir y accéder.
Appréciation: ***1/2
Crédit photo: www.marthawainwright.com
Écrit par: Caroline Lévesque
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