«Makeweight» de la formation folk montréalaise Heirloom – Bible urbaine

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«Makeweight» de la formation folk montréalaise Heirloom

«Makeweight» de la formation folk montréalaise Heirloom

Introduire ses charmes, une note à la fois

Publié le 28 juin 2013 par Éric Dumais

Crédit photo : http://heirloomband.bandcamp.com

Dans un monde où le folk est sur toutes les lèvres et où Mumford and Sons et The Lumineers semblent être les uniques références pour tout un chacun, il est rassurant d’avoir dans le paysage montréalais un groupe comme Heirloom, qui n’a pas peur d’emprunter des détours plus sinueux pour proposer une musique poétique et classique davantage réfléchie et moins formatée pour le grand public.

Et cela n’empêche pas la poétesse et musicienne Lisa Malachowski et ses comparses de jouer au sein de plusieurs formations (Little Scream, Folly and the Hunter, Corinna Rose, Lakes of Canada) afin de toujours offrir un son original et authentique dont l’ambition première n’est pas d’accrocher mais de séduire. L’opus, qui s’avère la continuité idéale de leur maxi The Lexicons of Accepted Ideas, propose encore une fois des morceaux folk et classique qui tendent à s’ouvrir doucement telle une fleur en éclosion, révélant par le fait même un mini orchestre subtil qui introduit bien ses charmes, une note à la fois.

C’est la ballade «First to Go» qui nous ouvre la porte sur un univers baroque digne de Múm où les arpèges à la guitare dictent la marche à suivre, alors que s’ajoutent en cours de route le violon un brin strident d’Ariel Swan, le banjo mélodieux de Corinna Rose et la mandoline d’Elizabeth Millar, toujours subtile. «Got it Maid» rejoint quelque peu les rangs de Mumford and Sons, sans y être une référence directe, à cause du banjo qui, aidé de la guitare en fond sonore, s’assurent à eux seuls de dynamiser l’ensemble. Le violon et la violoncelle, en si bons accompagnateurs vers la fin, rythment les fondations pour proposer une dimension classique au tableau, propulsant le groupe dans des territoires déjà explorés par Lost in the Trees.

La traversée se poursuit avec «Sister! Sister!» et ses chœurs féminins, «Balcony» et sa dimension classique au piano et «Red is the Colour» pour l’a capella, qui ajoute un aspect enchanteur à la mélodie. Avec «Mail Order Bridge» on tend à réitérer la magie des premiers instants, mais à défaut de tomber dans la redondance, l’opus a cette qualité qu’il se termine rapidement, sous des grincements envoûtants aux violons et violoncelles, avec «Overexposed».

Makeweight est sans contredit un album qui mérite une exploration totale de votre part et l’occasion de prendre part à l’aventure peut se présenter dès maintenant, si vous en avez envie, puisque Heirloom lancera son album le 29 juin prochain (dès 21 h, 6 $ en prévente, 8 $ à la porte) au O Patro Vys (356, Avenue du Mont-Royal) en compagnie de l’artiste invité BW Brandes (The Unsettlers).

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