«Love Lust Faith + Dreams» de Thirty Seconds to Mars – Bible urbaine

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«Love Lust Faith + Dreams» de Thirty Seconds to Mars

«Love Lust Faith + Dreams» de Thirty Seconds to Mars

Jared Leto et sa bande cherchent à se renouveler en vain

Publié le 22 mai 2013 par Éric Dumais

Crédit photo : Universal Music

À l’instar de sa carrière au cinéma, qui a connu un creux sans précédent à la suite des succès Requiem For a Dream et American Psycho en 2000, l'acteur et chanteur Jared Leto peine à convaincre avec Love Lust Faith + Dreams, le quatrième album de sa formation Thirty Seconds to Mars.

L’album This is War, paru en 2009, laissait déjà entrevoir un désir de grandeur justifié par des rythmiques épiques et des chœurs d’enfants hyper puissants qui ne résultaient pas pour autant d’un rock aréna tel qu’exploité par Muse depuis le grandiloquent The Resistance et plus récemment The 2nd Law. À l’inverse de la formation britannique qui a déjà connu son heure de gloire, Thirty Seconds to Mars cherche sans cesse à se renouveler sans jamais réussir à offrir un son original et marquant.

Certains échos de la presse ont laissé entendre que Jared Leto et son groupe avaient même pensé rompre à la suite de leur plus récente tournée visant à promouvoir This is War, mais il semble que la rumeur ait été rangée au rang des canulars puisque Thirty Seconds to Mars réapparaît dans le décor avec un nouvel album qui est loin de ravir autant nos tympans qu’à l’époque de Thirty Seconds to Mars (2002) et A Beautiful Lie (2005).

Dès les premières secondes, avec la pièce d’introduction «Birth», on reconnaît ce désir de grandeur, de puissance et d’intensité dont Jared Leto, Shannon Leto et Tomo Milicevic semblent incapables de se séparer depuis le désastreux This is War. Ambiance tragique, voix de gorge traînante, violons frénétiques et cris d’outre-tombe, Thirty Seconds to Mars a misé sur la totale dès l’ouverture, incorporant pour la première fois au sein de leurs mélodies une texture électronique lourde et pesante donnant un certain poids à l’ensemble.

Parmi les autres bons coups de l’album, qui restent d’excellentes chansons rock électro en général, citons «City of Angels», «End of All Days», «Bright Lights» et «Conquistador», dont les applaudissements à la mi-temps, synchronisés avec le tempo de la batterie, apportent une rythmique endiablée face à laquelle il est impossible de rester de marbre. Autrement, «Up in the Air» retient notre attention par ses «Oh! Oh! Oh!… Oh! Oh!» et sa dynamique techno, qui nous convainc que l’ajout de textures électroniques n’est qu’un bon moyen de suivre le courant, au fond.

Autrement, il est difficile de comprendre pourquoi certaines pièces situées aux antipodes des précédentes figurent sur un tel album. Par exemple, «Pyres of Varanasi», qui ressemble de près à l’électro-pop instrumentale de M’Michèle, figurerait davantage sur la bande sonore d’un film d’action, surtout que sa finale semble plagiée sur celle du titre «Container Park» des Chemical Brothers, qui ont créé la musique du film Hanna.

Ainsi, Thirty Seconds to Mars demeure toujours d’actualité, avec une certaine évolution musicale qui n’est pas à dédaigner, par contre, il serait mensonger d’affirmer que Jared Leto et sa bande ont enfin trouvé un son marquant qui traversera l’Histoire.

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