MusiqueL'épopée musicale de
Crédit photo : Tous droits réservés @ Page Facebook de Queens of the Stone Age
8. Villains (2017)
Villains se retrouve en dernière place, car il doit bien y avoir une dernière position à tout palmarès, mais il demeure un solide effort. Après avoir sorti un de leurs meilleurs albums, …Like Clockwork, le groupe est allé complètement ailleurs sur Villains.
En ouverture, la pièce «Feet Don’t Fail Me» donne le ton. Si le son de Queens of the Stone Age a toujours été relativement dansant, il ne l’a jamais été aussi ouvertement qu’ici. Le single «The Way You Used to Do» en est probablement le meilleur exemple.
La venue de Mark Ronson à la production n’est probablement pas à négliger dans ce virage plus funk et glam, mais ce dernier ne vient jamais diluer le son de QOTSA. Josh Homme est toujours en plein contrôle, et Ronson ne vient qu’offrir une aide précieuse.
«The Evis Has Landed» et «Villains of Circumstance» clôturent quant à elles le disque en beauté en toute fin de parcours.
7. In Times New Roman… (2023)
Après avoir vécu une période tumultueuse – divorce fortement médiatisé, opération suite à un cancer en 2022, décès d’amis proches, dont Mark Lanegan (Screaming Trees et Queens of the Stone Age) et Taylor Hawkins (Foo Fighters) – Josh Homme a voulu revenir aux sources.
Exit Mark Ronson; c’est ici Homme lui-même qui s’occupe de la production.
Alors que la formation s’est transformée à maintes reprises à ses débuts et a fait appel à plusieurs invités en cours de route, voilà maintenant plus de dix ans que Troy Van Leeuwenn (guitares, depuis 2002), Michael Shuman (basse, depuis 2007), Dean Fertita (claviers, depuis 2007) et Jon Theodore (batterie, depuis 2013), ont uni leurs forces à celles du chanteur et leader.
On sent l’esprit de corps qui s’est forgé au fil des ans. Ce n’est définitivement pas l’effort le plus original de Queens of the Stone Age, mais l’ensemble reste solide et efficace. On retrouve l’essence même du quintette dans sa forme la plus pure.
6. Era Vulgaris (2007)
Il s’agit possiblement de l’œuvre la moins accessible de la formation, et ce, même si elle contient «Make It Wit Chu», la chanson la plus pop de leur catalogue.
Le son très compressé et ultra rêche y est sans doute pour quelque chose. On y retrouve une certaine simplicité que le groupe n’avait plus sur ses deux albums précédents, mais il y a un peu trop d’enrobage pour parler d’un retour aux sources en bonne et due forme.
Era Vulgaris demeure tout de même un excellent effort qui contient son lot de pépites, en particulier «3’s & 7’s», «Sick, Sick, Sick» et «Suture Up Your Future».
Et on ne peut pas dire qu’il contient vraiment de faux pas. Les membres ont tout simplement fait mieux sur d’autres offrandes.
5. Lullabies to Paralyze (2005)
Après le succès retentissant de Songs for the Deaf, le groupe avait une certaine pression pour la première fois de son existence. De plus, Josh Homme allait devoir se débrouiller sans Nick Olivieri, son ami d’enfance et compère des deux derniers albums, qu’il a dû se résoudre à renvoyer pour diverses raisons.
Il a également dû se passer de Dave Grohl derrière les tambours, un élément important du succès de cet album.
Le moins que l’on puisse dire, c’est que cet opus livre la marchandise. La première moitié est particulièrement percutante, de la voix chaleureuse de Mark Lanegan sur «My Lullaby», jusqu’à la montée lente et sulfureuse de «I Never Came», en passant par les puissantes «Medication» et «Everybody Knows That You Are Insane», sans oublier les succès «Little Sister», «In My Head» et «Burn the Witch».
Si Lullabies to Paralyze a un défaut, un seul, c’est qu’il est un peu longuet. La deuxième moitié ne happe pas aussi fort que la première, mais on y retrouve quand même quelques bijoux, particulièrement «Long Slow Goodbye» en guise de finale.
L’arrivée de Troy Van Leuwen à la guitare a forgé le son de cet effort et des suivants. Queens of the Stone Age a perdu un peu du chaos qu’Oliveri amenait, mais a gagné en cohésion avec Van Leuwen.
4. Queens of the Stone Age (1998)
Ce disque homonyme pourrait presque être comparé à un effort solo de Josh Homme. Il y joue pratiquement tous les instruments, à l’exception de la batterie derrière laquelle se retrouve Alfredo Hernández, son ancien collègue de Kyuss.
Premier album sorti après la dissolution de ce groupe phare du stoner rock, on comprend tout de suite la différence entre Kyuss et le nouveau projet de Homme. Alors que Kyuss ne se gênait pas pour se lancer dans de longues explorations musicales, ici, les chansons sont lourdes, robotiques mais précises.
«Regular John», «If Only» et «Avon» se démarquent très certainement du lot, mais reste qu’il n’y a aucun temps mort d’un bout à l’autre de cet opus. Josh Homme a mis les bases pour ce qui deviendra le son si particulier de Queens of the Stone Age pour les prochaines décennies.
Comme carte de visite, on peut difficilement demander mieux.
3. Rated R (2000)
Si leur album homonyme, présenté précédemment, se voulait une excellente entrée en matière, sur Rated R, la magie opère réellement. Le succès relatif du premier effort semble avoir donné à Josh Homme la confiance d’expérimenter davantage sur ce deuxième opus.
Il en résulte l’œuvre la plus éclectique de QOTSA à ce jour. L’arrivée de Nick Oliveri à la basse et, par moments, au chant, n’y est sans doute pas étranger. Des chansons telles que «Quick and to the Pointless» ou «Tension Head» n’auraient jamais vu le jour sans sa présence.
Ailleurs, la contribution de Mark Lanegan sur «In the Fade» donne l’un des moments les plus magnifiques de la discographie du groupe, et aussi le début d’une fructueuse collaboration avec ce dernier.
Il est impossible de passer outre l’époustouflante combinaison de «Feel Good Hit of the Summer» et «The Lost Art of Keeping a Secret» en ouverture, ou encore «Better Living Through Chemistry», qui demeure l’un des meilleurs exemples de ce que Queens of the Stone Age peut offrir lorsque ses membres sont à leur summum.
2. …Like Clockwork (2013)
Si les collaborations ont toujours fait partie de la façon de travailler de Josh Homme, jamais ça n’a paru aussi évident que sur …Like Clockwork. Parmi les invités les plus notables, on retrouve Trent Reznor (Nine Inch Nails), Jake Shears (Scissor Sisters), Alex Turner (Arctic Monkeys) et même Sir Elton John!
Et c’est sans compter sur le retour de Dave Grohl aux tambours sur la moitié des pièces.
Étonnamment, malgré les nombreux contributeurs de tout acabit, …Like Clockwork ne perd jamais le nord, et l’identité du groupe y demeure très forte. Les invités ne volent jamais la vedette, mais viennent plutôt enrichir la proposition.
«My God Is the Sun» est un condensé de quatre minutes de tout ce que Queens of the Stone Age fait de mieux, «I Appear Missing», pour sa part, est l’une des pièces les plus épiques et, en finale, la chanson-titre, «…Like Clockwork», s’avère un réel tour de force.
C’est probablement la chanson la plus délicate de leur catalogue, et en même temps, ils ne perdent rien de leur pesanteur légendaire.
1. Songs for the Deaf (2002)
Il y a des moments dans la vie, au cours desquels les étoiles s’alignent et où tout semble se mettre en place.
Pour Queens of the Stone Age, ce moment charnière dans leur carrière s’appelle Songs for the Deaf. Même si leur discographie contient beaucoup d’autres bons coups, jamais ils n’ont pu atteindre le même niveau d’excellence que sur cet opus! Si leur album homonyme a révélé le génie de Josh Homme, et que Rated R a démontré l’étendue de ses ambitions, c’est sur ce troisième disque que la vision du groupe prend vraiment forme.
La présence de Dave Grohl à la batterie n’est d’ailleurs pas un élément anodin: ses rythmes effrénés et la pesanteur de chacun de ses coups élèvent le niveau de toute la formation. Grohl y brille de mille feux, particulièrement sur le simple «No One Knows» et sur la frénétique «Song for the Dead».
Cette dernière est d’ailleurs l’un des quatre tours de chant de Mark Lanegan, plus présent que sur Rated R. Nick Oliveri est lui aussi crédité comme chanteur plus souvent, entre autres sur les excellentes «Another Love Song» et «You Think I Ain’t Worth a Dollar, But I Feel Like a Millionaire».
Mais, il ne faut pas se méprendre: le centre d’attention demeure Josh Homme. Que ce soit au chant, à la guitare ou comme compositeur, il s’impose ici comme une figure incontournable du rock du XXIe siècle.