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Crédit photo : Yann Morisson
Depuis la sortie du single «Mortel» en 2016, la popularité de Fishbach n’a cessé de croître chez nos cousins, mais ici aussi. Quand on aborde le sujet avec la principale intéressée, elle se veut presque timide. «C’est assez cool tout ça. L’album est sorti en France il y a un an et on a fait un voyage au Québec l’été dernier. C’était vraiment chouette de faire une première rencontre avec le public». Et quelle rencontre ce fut! Ceux qui ont eu la chance de la voir sur scène en ce soir de juin 2017 s’en souviennent sûrement encore.
Sa pop savante avait su conquérir le public en moins d’un morceau. À la fin du set, le tonnerre d’applaudissements qui s’était déclenché de façon tout à fait naturelle n’avait fait que confirmer la chose: le Québec en redemandait.
Cette année, elle nous revient dans la même salle mais avec une formule différente. Fishbach viendra nous présenter À ta merci en solo. Elle nous laisse entendre que c’est comme ça qu’elle a commencé le projet. Seule. Depuis, elle a su bien s’entourer. «Tout a influencé ce que je fais maintenant sur scène. Toute notre jeunesse nous influence. On a cru en moi sans que j’aie rien fait avant, explique-t-elle. J’ai choisi de travailler avec des gens qui n’étaient pas nécessairement de grands musiciens, ou des réalisateurs super connus, mais qui étaient des gens qui, moi, me touchaient.» Le résultat parle de lui-même, l’album a fait couler beaucoup d’encre depuis sa sortie, avec notamment le célèbre magazine français Les Inrocks qui a affirmé qu’elle était «l’un des principaux espoirs de la chanson française». Ce n’est pas rien, qu’on se le dise!
On ne cesse de parler de ses performances live mémorables, et c’est parce qu’il y a un aspect très théâtral à la chose, aspect qu’on retrouve également dans les morceaux de cet opus, qui reste gravé dans la mémoire. De son côté, Flora dit trouver sur scène une certaine liberté qu’on ne fréquente pas dans la vie de tous les jours. «On passe nos vies à cacher nos sentiments. Sur la scène, on a pas à être désolés d’être là, nous raconte-t-elle. À la fois on romance, on met en scène, à la fois il y a beaucoup de liberté. Ça commence pendant la compo et l’enregistrement ce besoin de liberté, puis ça vient sur scène.»
La théâtralité vient aussi se glisser dans les textes d’À ta merci. Flora y est à la fois totalement authentique et un personnage monté de toute pièce, ce qu’illustre d’ailleurs parfaitement le morceau «Un autre que moi». «Il y a toujours une part d’autobiographie; c’est toujours la vie ou une observation de la vie. Rien que le format d’une chanson ça impose une romance, qu’on lui donne une couleur, un décor ou pas.» Elle explorera également ses talents de comédienne dans l’adaptation télé de la très populaire série de romans Vernon Subutex aux côtés de Roman Duris en 2018.
On vous suggère de l’attraper au vol le 10 mars prochain à l’Astral avant qu’elle ne remplisse les grandes salles des métropoles du monde. Ça vaut amplement le déplacement. Promis.