Le «Tome 9» de François Pérusse – Bible urbaine

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Le «Tome 9» de François Pérusse

Le «Tome 9» de François Pérusse

Entre les blagues qui tombent à plat et les rires gras

Publié le 9 décembre 2013 par Éric Dumais

Crédit photo : Zero Musique

L’humoriste québécois François Pérusse doit avoir le nez bien élancé cette année, car il avait fait la «promesse» de mettre le point final à ses albums après la parution du Tome 4 en 1995. Six ans plus tard, voilà qu’il nous présente un Tome 9 où il se moque des politiciens Stephen Harper et Pauline Marois, de l’ex-maire lavallois Gilles Vaillancourt, et de Bob Hartley, qui reste sa meilleure imitation depuis le Tome 8 et le gag du GPS.

Une chance que l’entraîneur controversé des Flames de Calgary Bob Hartley s’est vu affublé d’un nouveau personnage, trois fois plutôt qu’une en plus!, parce que ce nouveau tome de soixante-douze minutes serait bien ennuyant et linéaire autrement. François Pérusse n’a pas pour autant perdu sa verve ni son habileté à manipuler les subtilités de la langue; il se perd plutôt dans des gags qui n’aboutissent pas toujours au coup de théâtre escompté.

Malgré quelques farces qui tombent littéralement à plat, on retrouve très rapidement l’exubérant et impoli Bob Hartley dans «Bête société», dont la voix singulière se retrouve derrière une caisse automatique dans un supermarché. Un couple, qui s’obstine devant les caisses, décide finalement d’aller lui-même scanner ses items: mauvaise idée. Au fur et à mesure que le couple scanne ses aliments, Bob Hartley devient fou furieux et les ridiculise toujours avec autant de finesse.

«Le iPhone 6 là, c’est-tu ben ben meilleur?» Il est impossible de taire le gag de l’homme un peu moqueur qui appelle Cell Boutique pour connaître un peu les nouveautés à propos du téléphone intelligent d’Apple. De l’autocorrecteur à iCloud jusqu’aux risques de cancers, François Pérusse arrive à détourner le sujet par des jeux de mots et jokes délicieuses, pensant à tort qu’iCloud est un gadget pour télécharger les chansons de iClaude Dubois, et que le Bluetooth sert à se brosser les dents.

Les discours en anglais, traduits de façon clownesque par un traducteur qui mériterait un congédiement sur-le-champ, sont drôles seulement par moments, faisant des blocs «Façon de voir» et «Culture frugale» des moments plutôt lourds dans l’ensemble. Par contre, la deuxième capsule avec Bob Hartley vient sauver la mise, surtout lorsqu’il parle de l’association des joueurs, déformant les mots par: «Ça fait quoi, ça, l’association des joueurs? Ça s’associe, ouin. Ça s’associe sur son cul pas mal!»

François Pérusse se reprend avec «Bien désinformer», surtout avec le gag de l’imbécile qui appelle pour l’entretien de sa piscine. C’est en effet un véritable délice de l’entendre se moquer délibérément du pauvre vendeur qui essaie de faire son possible pour en savoir plus sur ladite piscine. Au lieu d’être compris, ce dernier reçoit des «Écoute moi ben mon philosophe aux piles non incluses trouvées dans une étagère chez Dollarama dans un empaquetage r’faite avec un du scotch tape», avant de se faire raccrocher la ligne bêtement après avoir demandé: «Quelle sorte de chlore vous mettez?». Le gars lui répond: «Ok, j’ai l’choix du chlore? Ben j’vais choisir de clore la discussion tu’suite!»

Écoutez l’album dans son intégralité pour connaître le code vous permettant de télécharger près de 25 minutes de contenu additionnel sur le site officiel de François Pérusse au www.francoisperusse.ca/lazonedupeuple. Mais attention: ces extras vous donneront plutôt l’envie de réécouter le Tome 8!

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