«Le sommeil en continu» de Thierry Bruyère: longue-vue sur la vie

L’auteur-compositeur-interprète Thierry Bruyère a réussi à se tailler une place en finale à Ma Première Place des Arts en 2010 et il participera très prochainement à la 16^e édition des Francouvertes. Son premier album, enregistré sous la direction de Navet Confit et Vincent Blain, est un récit en plusieurs volets sur la vie, la grande métropole, l’amour et les saisons.

Dans la foulée des jeunes artistes indépendants d’ici, Thierry Bruyère, au même titre que Simon Kingsbury, Grenadine, Chloé Lacasse et David Giguère, nous offre une musique pop rock diversifiée, poétique, réfléchie et également très riche en sonorités. Son premier album, présenté comme un roman à cœur ouvert, nous fait découvrir la douce sensibilité d’un jeune artiste au naturel déconcertant. Différents thèmes, ici, se croisent, s’amalgament et se séparent tranquillement dans la mêlée, notamment la peur de vieillir, la solitude, les changements de saisons et les amours incompris. La musique de Thierry Bruyère, avec son caractère intime et impavide, dégage un léger parfum d’espoir qui agit comme un baume sur nos inquiétudes. «Le sommeil en continu», c’est en quelque sorte la représentation sonore de nos peurs intérieures et de nos faiblesses inavouées. Le chant du jeune auteur-compositeur-interprète, posé comme un murmure au creux de l’oreille, s’adapte très bien aux divers changements de rythme. Au final, les chansons «Tes couleurs», «L’Altruiste et la lanterne», «Les chemins séparés I et II» et «Cette ville qui vieillit» vous réchaufferont le cœur par leur beauté, leur fragilité et leur espoir.

Le premier contact n’est pas évident, mais prêtez bien l’oreille et vos doutes s’estomperont comme par magie. Si vous appréciez le côté sombre d’Alex Nevsky, les ballades nocturnes de Dumas et l’intimité de Peter Peter, «Le sommeil en continu» est un album dont vous ne pourrez bientôt plus vous passer.

Appréciation: *** ½

Crédit photo: Josée Lecompte

Écrit par: Éric Dumais