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Crédit photo : Grosse Boîte
Cette promenade à cheval commence lentement. On reconnaît la plume de Lafleur dès les premières mesures de la chanson «Cascadeur»: «J’avance armé comme un couteau / À beurre, sans dents sans conséquence / Je suis une arme blanche pâle». Le trot se poursuit avec «Dommage que tu sois pris, j’embrasse mieux que je parle» et «Jamais plus mort», qui, mis à part l’introduction vaporeuse de cette dernière, reprend elle aussi le même rythme country qui donne un aspect très linéaire et redondant à ce début d’album. Les mélodies s’étoffent un peu plus dès que commence «Mon dos n’est pas une chaise». Alors la ballade devient un peu plus excitante. Portée par une rythmique un peu plus entraînante, loin de la formule country typique que l’on retrouve dans les trois premières chansons de l’album, on prend enfin plaisir à ce voyage qui, de prime abord, semblait donner dans la redondance.
Les arrangements sont tout en sobriété. Au trio guitare-basse-batterie s’ajoute parfois un harmonica, un orgue ou encore des chœurs. La poésie de Stéphane Lafleur est toujours aussi colorée et imagée avec toute la simplicité des mots choisis comme seul sait faire l’auteur-compositeur-interprète récipiendaire d’un Félix lors du dernier Gala de l’ADISQ: «Que tout c’qui a l’air trop loin malgré l’effort / Se rapproche vite quand on vire nos jumelles de bord.» C’est ce qui fait tout le charme de ses chansons, cette façon unique de décrire l’ordinaire dans lequel tout le monde peut se reconnaître.
Les fans restent en terrain connu avec ce EP d’Avec pas d’casque. Pour les non-initiés, une promenade parmi les étoiles est peut-être davantage de mise pour les conquérir avant de les amener dans la prairie pour une ballade à cheval au milieu d’un paysage quelque peu répétitif.
Avec pas d’casque sera en concert aux côtés de Philippe B et le Quatuor Molinari le 8 février prochain à l’Église Saint-Jean-Baptiste.
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de la rédaction