L’année 2014 en bandes sonores de films

«Begin Again», d’après le film de John Carney (Universal Music)

Quoi de mieux que de s’offrir la bande sonore d’un film musical? Surtout lorsque les chansons, toutes originales, sont très bonnes, évidemment! Et après son inoubliable Once, sorti il y presque dix ans déjà, John Carney récidive avec un nouvel opus où Keira Knightley chante la pomme aux côtés d’Adam Levine et Cee-Lo Green. La chanson «Lost Stars» est de loin l’une des meilleures de l’année.

«Guardians of the Galaxy», d’après le film de James Gunn (Universal Music)

Indispensable! Comme le personnage de Star-Lord, alias Peter Quill, qui parcourt l’univers à l’aide de cette sélection de succès du passé sur cassette et concoctée par sa défunte mère. Certes, il est dur de ne pas repenser à Reservoir Dogs de Quentin Tarantino en entendant «Hooked on a Feeling» de Blue Swede. Et comment résister à «I’m Not in Love» de 10cc ou «Come and Get Your Love» de Redbone, qui ouvre si bien le film? À noter que les compositions instrumentales de Tyler Bates sont également disponibles et qu’elles sont sympathiques à défaut d’être toutefois mémorables.

«Wish I was Here», d’après le film de Zach Braff (Sony Music)

Zach Braff aura bénéficié d’une décennie pour faire monter les attentes face à son second long-métrage. Autant la proposition est décevante, autant la trame sonore n’est également pas à la hauteur de ce qu’il avait livré avec son précédent Garden State. Néanmoins, il y a bien, ici, quelques pièces qui créent une ambiance chaleureuse, par exemple l’enjouée «The Obvious Child» de Paul Simon, qu’on ne veut plus jamais oublier!, ou la nouvelle offrande de Bon Iver en mode hiatus, soit la parfaite «Heavenly Father».

«Chef», d’après le film de Jon Favreau (Warner Music)

En plus de donner faim, l’un des meilleurs feel-good movie de l’année nous a offert les plus belles rythmiques latines de l’année. De «I Like it Like That» de Pete Rodriguez, en passant par «Mi Swing Es Tropical» de Nickodemus & Quantic, sans oublier la reprise admirable de «Sexual Heeling» par le Hot 8 Brass Band, disons qu’il n’y a rien de mieux pour remonter le moral. En prime, on peut également se déhancher sur l’immanquable «Cavern» de Liquid Liquid.

«Wild», d’après le film de Jean-Marc Vallée (Sony Music)

Le québécois Jean-Marc Vallée est un mélomane averti et ses choix musicaux pour ses films se révèlent toujours judicieux. Au-delà de chansons plus conventionnelles telles que la très utilisée mais non moins excellente «The Air That I Breathe» de The Hollies, on apprécie son sympathique mélange de Simon & Garfunkel, Portishead et Leonard Cohen, comme sa qualité de nous remettre en mémoire la brillante «Let Them In» de Paul McCartney à l’époque de son groupe Wings.

«Gone Girl» par Atticus Ross et Trent Reznor, d’après le film de David Fincher (Sony Music)

La complicité entre David Fincher et le formidable duo composé de Trent Reznor (Nine Inch Nails) et Atticus Ross n’est plus à prouver avec cette troisième collaboration qui est certainement la plus subtile à ce jour. Déjà lauréats d’un Oscar pour The Social Network, ils parviennent à nouveau à composer une bande sonore qui hante et qu’on n’arrive plus à s’enlever de la tête. Un travail de maître qui donne encore plus d’ampleur à cet excellent film.

«Tu dors Nicole» d’après le film de Stéphane Lafleur (Sainte Cécile)

Musicien, réalisateur, mélomane et génie, Stéphane Lafleur a toutes les qualités à la fois! Et d’avoir confié la trame sonore de son plus récent film à Rémy-Nadeau Aubin et Organ Mood est tout à son honneur. Si les mélodies restent en tête longtemps, une fois que l’on a entendu la pièce «Soyez visibles», il est tout simplement impossible de l’oublier.

«Birdman» par Antonio Sanchez, d’après le film de Alejandro G. Iñárritu (Milan)

En plus d’être un tour de force extraordinaire, la merveille d’Iñárritu met également en vedette des solos de batterie épatants d’Antonio Sanchez. Au départ, on ne ressent pas l’impact de ces chansons dans le film, mais à force de les écouter séparément, grâce à l’album, on se réapproprie finalement toute leur force. Son élimination aux Oscars, pour la meilleure trame sonore, est la plus grande des tristesses.

«The Grand Budapest Hotel» par Alexandre Desplat, d’après le film de Wes Anderson (Universal)

Le prolifique Alexandre Desplat ne se réinvente pas toujours, mais avec Wes Anderson, il parvient à livrer des propositions plus qu’étonnantes. Après des efforts amusants tels qu’un démantèlement musical ingénieux d’un grand orchestre sur Moonrise Kingdom, il s’éclate carrément pour sa troisième collaboration avec le cinéaste, livrant un nombre infini de trouvailles qui amusent, réjouissent et ébahissent. Splendide.

«Noah» par Clint Mansell, d’après le film de Darren Aronofsky

Ces deux-là ne devront jamais se quitter, puisqu’ensemble, ils font des merveilles. Ainsi, la fresque audacieuse que Darren Aronofksy a pondue en adaptant les récits bibliques atteint des sommets encore plus épatants lorsque celle-ci est dominée par les compositions célestes de Mansell. Brillant et imposant.

En rafale

• «Under the Skin» par Mica Levi, d’après le film de Jonathan Glazer (Milan)
• «Snowpiercer» par Marco Beltrami, d’après le film de Bong Joon-Ho (Varese Sarabande)
• «Fury» par Steven Price, d’après le film de David Ayer (Universal Music)
• «Into the Woods» (en version de luxe s’il vous plaît!) par Stephen Sondheim, d’après l’adaptation de la comédie musicale de Broadway de Rob Marshall (Universal Music)
• «Whiplash» d’après le film de Damien Chazelle (Universal Music)
• «The Amazing Spider-Man 2» par Hans Zimmer and the Magnificent Six (en version de luxe s’il vous plaît!), d’après le film de Marc Webb (Sony Music)
• «Interstellar» par Hans Zimmer, d’après le film de Christopher Nolan (Universal Music)
• «Dawn of the Planet of the Apes» par Michael Giacchino, d’après le film de Matt Reeves (Sony Music)
• «The Theory of Everything» de Jóhan Jóhansson, d’après le film de James Marsh (Backlot)