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Petite sensation blues-rock de la Mauricie, le groupe East Road existe depuis seulement trois ans. C’est le chanteur Jean-Michel Renaud qui, après avoir enregistré plus de cinq albums solos, a décidé de se tourner vers son bon ami Rami Renno, guitariste à ses heures, afin de créer East Road. À ce duo s’est joint Pete Pételle, batteur et percussionniste. Pour l’enregistrement du disque, le groupe a d’ailleurs obtenu l’aide de Jeannot Bournival, grand allié de Fred Pellerin, afin d’enregistrer l’album à son studio de St-Élie-de-Caxton.
L’album s’ouvre sur «October Road», une chanson qui nous fait apprécier la délicate voix de Jean-Michel Renaud, qui peut d’ailleurs nous rappeler celle de Leif Vollebekk à certains moments. Accompagné tout simplement d’une guitare acoustique et de quelques échantillonnages discrets, la pièce s’avère une très belle entrée en matière. Elle est ensuite suivie de la très groovy «First Morning Light» où on retrouve une guitare bluesée et mordante nous démontrant tout le talent de musiciens des trois hommes.
À d’autres moments, le groupe se fait plus pop et charmeur, notamment avec «Oh love!», qui est accompagnée d’une suite d’accords de guitare très accrocheurs et qui restent en tête pendant plusieurs heures, tout comme «Not the End of the World» et «A Long Way to Go». Tantôt pop, tantôt plus blues avec «Looking for What’s Real», mais aussi avec «Best Friends», qui est non sans rappeler «Lies» des Black Keys, East Road possède un son riche et mature qui toutefois manque légèrement d’originalité.
L’ambiance général qui se découle de ce premier album est légère et parfaite pour une ballade en auto ou une soirée entre amis. Le son d’East Road nous transporte sans nous élever, mais nous permet tout de même de passer un bon moment.
L’équilibre entre les compositions pop et les autres plus blues-rock est cependant bien établi. Au fil de l’écoute, on se surprend par contre à s’arrêter un peu trop souvent pour se demander «À quoi ceci ou cela me fait-il penser?». Les références et les influences du groupe sont un peu trop apparentes pour que l’on puisse pleinement apprécier notre écoute. Trop souvent, on pense aux Black Keys lors de leurs moments un peu plus langoureux ou bien à Amos Lee pour sa sonorité un peu sucrée et jazzy.
Au final, l’album homonyme d’East Road est intéressant, très mélodique, et on se plaît à se laisser bercer au son des onze chansons qui composent l’album. Cependant, le manque d’originalité peut nuire à notre écoute alors qu’on aura plutôt tendance à se tourner vers l’album de l’artiste à qui le son d’East Road nous fait penser. Somme toute, c’est un bel effort que nous avons ici et il ne reste qu’à espérer que le groupe se distanciera suffisamment de ses influences pour nous présenter un second opus à ses propres couleurs.
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de la rédaction