L’album homonyme des Sheepdogs: du rock bien ficelé – Bible urbaine

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L’album homonyme des Sheepdogs: du rock bien ficelé

L’album homonyme des Sheepdogs: du rock bien ficelé

Publié le 14 septembre 2012 par Émilie Langlois-Pratte

Certains ont eu la chance de les voir fouler les planches de la Scène des Arbres au festival Osheaga. D’autres ont pu les entendre meubler la trame sonore de la série télévisée CSI en septembre 2011. Chose certaine, ce groupe canadien coloré qu’est The Sheepdogs n’a pas fini de faire parler de lui, surtout après avoir triomphé dans les catégories groupe de l’année, chanson de l’année et album rock de l’année aux Juno Awards 2012. La formation nous offre aujourd’hui son quatrième album.

On peut sans aucun mal associer The Sheepdogs au son blues-rock du désormais célèbre band The Black Keys, et cela s’explique fort probablement du fait que  l’album a été produit par l’un de ses membres, le batteur Patrick Carney, avec l’aide d’Austin Scaggs. L’opus offre tantôt une touche de reverb, tantôt des arrangements musicaux sortis tout droit des années 70, comme le design de la pochette en fait foi. On ne peut pas dire que leur créativité se démarque de l’univers rock en général, et certains des morceaux semblent d’ailleurs avoir été déjà entendus quelque part. D’emblée, apposons une croix sur l’originalité. Mais on ne peut leur enlever ce talent indéniable qu’ils ont en ce qui concerne la qualité musicale. La voix du chanteur ressemble sensiblement à celle de Russell Marsden, l’un des chanteurs de la formation Band of Skulls.

L’œuvre démarre doucement avec «Laid back», chanson qui propose une composition rock très smooth, dont les partitions musicales peuvent faire penser à la formation Jet, comme l’ensemble des quatorze morceaux formant l’album. Il n’est pas difficile d’imaginer une foule chanter en chœur lorsque ce titre est transposé sur scène. La voix du chanteur est fascinante et bien soutenue par l’harmonie des back vocals.

Tombant un peu dans la facilité avec le titre «Feeling Good», on jurerait que les Black Keys ont créé le simple de toutes pièces, surtout avec le solo de guitare bourré de distorsion. Le même phénomène se fait sentir avec «The Was it is», chanson qui fait drôlement référence au populaire titre «Tighten Up», l’un des succès de Brothers. C’est avec «Never Gonna Get my Love» qu’on ressent réellement les influences de la belle époque des années 70 avec les arrangements de guitares et les harmonies vocales utilisées. Avouons-le; tout cela agencé ensemble donne un certain charme.

On découvre une composition purement instrumentale et progressive avec «Javelina!», une pièce très forte mais qui casse quelque peu l’ambiance, de par sa complexité et son côté plutôt festif. Force est d’admettre que si le morceau avait été placé à la toute fin le contraste aurait sûrement pu être évité.

«Is Your Dream Worth Dying For?» fait partie des moments forts qu’on ne peut passer sous silence. En effet, tous les éléments sont présents pour les amateurs de bon vieux rock: son glorieux, montées dramatiques parfaites, le tout suivi de petits riffs de guitare acoustique qui appuient les gros solos de guitare électrique. La perfection se poursuit jusqu’à la toute fin de l’opus, et plus spécialement avec «How Late, How Long», «Sharp Sounds» et «While We’re Young», qui complètent bien le tableau d’ensemble.

Difficile de sortir des sentiers battus lorsqu’on fait du bon vieux rock classique, ce qui pardonne un peu leur manque d’originalité. Et, faute de se démarquer, on peut dire que c’est un album qui est facile à apprécier et qui s’écoute très bien lorsqu’on veut se mettre le cerveau à off. Une énergie constante fait rayonner les compositions et c’est là que réside la force des Sheepdogs. Pour leur prochain album, espérons qu’ils auront trouvé un son bien à eux qu’ils sauront se l’approprier en toute quiétude, et ce, pour un résultat plus flamboyant!

Appréciation: ***

Crédit Photo: Warner Music

Écrit par: Émilie Langlois-Pratte

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