L’album homonyme de King Tuff: connaître ses classiques – Bible urbaine

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L’album homonyme de King Tuff: connaître ses classiques

L’album homonyme de King Tuff: connaître ses classiques

Publié le 13 juillet 2012 par Louis-Jean Trudeau

L’énigmatique King Tuff est de retour après une longue période de gestation dans son repère au Vermont. Sur son nouvel album homonyme, le Roi se prosterne devant l’autel de Marc Bolan et nous offre douze chansons glam rock non-ironiques aux refrains hautement contagieux.

Depuis Was Dead, Kyle Thomas, alias King Tuff, légende locale et antihéros du rock n’ roll underground, est passé maître dans l’art du multitasking. Incapable de se concentrer sur un seul projet, Thomas prête ses talents au groupe folk expérimental Feathers, au quatuor pop rock lo-fi Happy Birthday (vous connaîssez peut-être leur chanson «Girls FM») et à la formation stoner metal Witch, qui inclus également J. Mascis de Dinosaur Jr. à la batterie. Avec un horaire surchargé de rockeur à temps plein, Thomas occupe les quelques minutes de temps libre qu’il lui reste en composant des hits interplanétaires pour King Tuff.

«Anthem», chanson qui porte drôlement bien son titre, ouvre le bal avec un duel de guitares acharné à faire frémir les Jimmy Page de ce monde. La voix nasillarde de Kyle Thomas lévite au dessus des riffs musclés et rappelle immédiatement Cullen Omori, chanteur des Smith Westerns qui partage la passion de King Tuff pour l’œuvre de T-Rex. «Bad Thing», autre point fort du LP, se réapproprie le power pop béton de Cheap Trick et en met plein la vue avec une succession effrénée de hooks et de refrains jouissifs. L’album contient une quantité déroutante de singles potentiels qui, dans un monde idéal, passeraient à la radio à longueur de journée.

Thomas continue d’impressionner avec la diversité de ses compositions. Il connaît ses classiques et maîtrise aussi bien le rock up-tempo que les ballades plus attendrissantes. Sur la très douce «Unusual World», les guitares électriques sont remplacées par un synthé et une guitare acoustique discrète pour accompagner les mélodies vocales de Thomas. Dans la même lignée, «Swamp of Love» s’inspire des ballades des Rolling Stones et met le piano en avant-plan pour ensuite ramener graduellement les guitares électriques dans le portrait.

«I let my guitar drool/That’s how we stay so cool/Her name is Jazijoo/And together we’re the perfect two» nous informe le King dans un couplet de «Keep On Movin’», entre deux accords sur sa fidèle Jazijoo. Maintenant que le secret du cool absolu de Kyle Thomas est révélé au grand jour, il ne reste plus qu’à écouter son disque en boucle pour le reste de l’été. Si vous hésitez encore, jetez un œil à la pochette démentielle de l’album. Une chauve-souris zombie armée d’une Gibson et d’une baguette magique sur fond rose. Ça mérite une étoile supplémentaire.

Appréciation: ****

Crédit photo: Sub Pop Records

Écrit par: Louis-Jean Trudeau

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