L’album homonyme de Joane Labelle: un retour réussi!

Joane Labelle, vous vous souvenez? Oui, celle qui chantait cette reprise de «La vie en rose» de Valiquette, qui tournait allègrement à MusiquePlus et dans toutes les radios au début des années 90. On l’avait presque oublié, non? Après un très long retrait de la vie artistique, elle est de retour avec un nouvel album surprenant et c’est assurément le come-back le plus réussi à avoir été réalisé au Québec depuis des lunes.

Produit par Carl Bastien (Dumas, Daniel Bélanger, Ariane Moffatt), ce nouvel album trouve niche chez Audiogram, partenaire idéal pour épauler la musique de Labelle, avec Michel Bélanger à la direction artistique et Marc Déry à la coréalisation et aux arrangements. Sur cet opus, intitulé simplement Joane Labelle, on y retrouve des arrangements matures avec au centre une instrumentation organique et douce qui porte à merveille le timbre chaud et intime de l’auteure-compositeure-interprète, qui signe textes et musiques des onze pièces de l’album. Riche en émotions, l’univers de Joane Labelle «version 2012» est feutré, sensuel et honnête; on est loin des chansons «fleur bleue» de ses premiers albums.

L’album s’ouvre avec «Katmandoo», sensuelle rencontre avec une barmaid «aux yeux beurres noirs», qui a tout pour cartonner dans les radios «adultes» du Québec. Plus tard, la signature musicale de Carl Bastien vient se poser sur «Comme ces jours de vie» avec un naturel désarmant. Plusieurs chansons ont une couleur typiquement «chanson française», notamment sur la fort jolie «Après tout», et sur «T’as menti pour vrai». On en ressort avec l’impression d’entendre un album à forte portée, tellement la réalisation est impeccable et digne des meilleures productions internationales.

La poésie honnête des textes de Labelle est le véritable tour de force de cet album, qui revêt un attrait universel. Ces onze pièces sont comme des petits morceaux de vie qui vous colleront indéniablement à la peau, portés par une poésie sublime et ténébreuse. On gage que ces ambiances subtiles se transposeront à merveille sur scène dans les salles intimes un peu partout au Québec et, on l’espère, de l’autre côté de l’Atlantique chez nos cousins français.

Appréciation: ****

Crédit photo: Audiogram

Écrit par: Sébastien Moffet