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Crédit photo : Republic
C’est une rencontre fortuite dans un restaurant parisien qui aura poussé les jeunes musiciens, tous deux de nature indépendante, à se retrouver en studio en Californie en compagnie de Rubin. En effet, Julia Stone a confié qu’elle n’avait entretenu aucun contact avec son frère depuis une bonne année avant de le croiser en France au début de 2014. Ces retrouvailles auront donné naissance à un album fort étoffé de seize pièces qui passent par une gamme impressionnante de genres, que ce soit l’indie, le folk, le pop ou le blues.
À contrecourant avec les tendances folk du moment, le groupe troque le thème de l’extase de l’exil pour la sérénité de la maison. «Get Home» dépeint notamment avec brio la fébrilité du retour chez soi après un long périple. Avec sa voix à faire soupirer les demoiselles, comment se dérober ici aux supplications d’Angus? «Grizzly Bear» verse dans la même idée, mais avec des accents plus jazz et un clavier qui se marie élégamment aux «Can I take you home?».
On reconnait davantage le style pour lequel la formation s’est fait connaître en écoutant «Wherever you are» qui débute avec une guitare ensoleillée et poursuit avec la formule de Down The Way: instruments feutrés et harmonies enrobées de miel peuplées de rêves aussi modestes que «I could live in your old car». Cette recette apaisante est reprise à travers la voix lointaine d’Angus dans la rêveuse «Please You» ainsi que dans la basse paradisiaque et la guitare faisant office de harpe de «Roses».
Entre ces morceaux plus familiers s’opposent l’horizon pop et celui blues, encore inexploré par le groupe. Premier EP de l’album, le morceau blues «Death Defying Acts» continue tout de même de sortir du lot. Peu de morceaux rendent aussi belle justice à la voix unique de Julia, une force calme faite d’entailles qui forment toute sa grâce.
Avec ce dernier album, Angus & Julia Stone confirment un virage pop leur allant à ravir qui se dessinait déjà en 2010. Afin de pleinement réaliser l’impact de leur séparation, il est indispensable d’apprécier l’album comme un tout. Les accords maladroits de leurs voix soeurs deviennent le symbole de leur indépendance nouvellement acquise. L’auditeur n’a désormais plus droit à une suite bien mise de duos timides, mais bien aux épanchements spontanés et assumés d’un frère et d’une soeur, prêts à attaquer le bout de chemin qui leur a été donné de traverser ensemble. Et c’est précisément ce désordre surprenant de cordes, vocales et grattées, qui fait tout le charme de l’offrande.
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de la rédaction