L'album homonyme d’Elephant Stone – Bible urbaine

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L’album homonyme d’Elephant Stone

L’album homonyme d’Elephant Stone

De New Delhi à Montréal en passant par Manchester

Publié le 5 février 2013 par Mathieu St-Hilaire

Crédit photo : Exclaim.ca

Près de quatre ans se sont écoulés depuis la parution de The Seven Seas, premier album du groupe montréalais Elephant Stone. Ils nous reviennent en ce début d’année avec un nouvel album homonyme qui risque d’attirer encore plus d’éloges que le premier opus pourtant nominé pour le prix Polaris en 2009. Parfois psychédélique, parfois pop-rock ou même shoegaze, il s’agit d’un album qui peut plaire à tout bon amateur de rock.

Les influences sont nombreuses, mais elles ne viennent pas trop nuire à la qualité générale des chansons, car ces dernières sont, en majeure partie, bien exécutées. On aurait pu s’attendre à un album avec énormément de sitar, mais il faut attendre à la cinquième pièce, «A Silent Moment», afin d’entendre mélodies, rythmes et chants indiens.

Mais ceci n’est pas une mauvaise chose en soi, car on se rend bien compte avec les premiers morceaux de l’album que Rishi Dhir et sa bande possèdent une sensibilité pop évidente. Évidemment, on songe aux Beatles comme point de référence, mais «Masters of War» (aucun rapport avec Bob Dylan) rappelle le bon vieux R.E.M. des années 1980 (surtout l’album Life’s Rich Pageant). Le premier single, «Heavy Moon», est une chanson hypnotique qui nous habite après quelques écoutes et qui s’avère drôlement efficace.

Et les membres d’Elephant Stone sont sûrement de grands amateurs de musique britannique. D’ailleurs, leur nom fait sans doute référence à une célèbre chanson des Stone Roses. Mais musicalement, on s’aventure souvent en territoires déjà pavés par plusieurs groupes anglais. Par contre, le tout reste dans le domaine de l’inspiration et ne tombe jamais dans la copie. La formation sait très bien mélanger ses dites influences et réussit à surprendre par sa témérité.

Et malgré une première moitié très solide, c’est lors de la deuxième partie du disque que les choses deviennent vraiment intéressantes. Après une courte instrumentale, «Sally Go Round the Sun», à saveur indienne mélangée avec guitares shoegaze, nous viennent les deux meilleures chansons du groupe. Tout d’abord, «Love the Sinner, Hate the Sin» est une irrésistible pièce pop que l’on chantonne après quelques instants seulement. D’une simplicité exemplaire, on y retrouve parfois une naïveté propre aux années 1960 à travers l’ambiance de la chanson, qui fait penser au groupe californien The Byrds. De l’autre côté du spectre, «The Sea of Your Mind», du haut de ses huit minutes et demie, est une composition beaucoup plus complexe où les influences indiennes, omniprésentes, se fondent dans une chanson rock épique rappelant notamment les Stone Roses. L’album se termine par la délicate «The Sacred Sound», pièce très Beatles avec ses guitares acoustiques et arrangements de cordes.

Avec le récent album de Foxygen qui séduit les critiques un peu partout, est-ce que l’année 2013 signifierait le retour de la musique psychédélique dans le paysage de la musique indie? À entendre Elephant Stone, il ne serait pas si surprenant si cette pensée devenait une réalité.

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