L’album homonyme de La Bronze – Bible urbaine

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L’album homonyme de La Bronze

L’album homonyme de La Bronze

Un amour à grands coups de fougue

Publié le 15 septembre 2014 par Alice Côté Dupuis

Crédit photo : Kartel Musik / John Londono

L’album de La Bronze n’était pas encore sur les tablettes que sa chanson «La jeunesse féline» était déjà dans le top 3 du Palmarès de la radio CIBL depuis le mois d’août. Il faut dire que l’album homonyme contient autant de pièces entraînantes et captivantes que de textes poétiques. Livrés avec une fougue peu commune et la voix feutrée qu’on connaît de Nadia Essadiqi, les douze titres de cet opus tombent à point pour réchauffer l'entre-deux saisons, avec leur parution le 16 septembre.

Après un premier EP de cinq morceaux paru en février 2012 en formule trio avec Jean-François de Bellefeuille et Franklyn «Funk Lion», Nadia Essadiqi est finalement arrivée à livrer un produit plus complet et représentatif de son dynamisme. Avec des sonorités bien vivantes grâce à un piano franc et très présent, à la guitare électrique et aux percussions énergiques, mais aussi à des synthétiseurs et des ambiances plus électroniques (dont une collaboration qui sied très bien à La Bronze avec Misteur Valaire sur «Mon cœur est fauve»), l’effort capte l’attention du début à la fin, malgré une deuxième moitié un peu plus faible que la première, contenant des chansons plus lentes.

La plume efficace d’Essadiqi, qu’on devinait déjà sur le mini-album, est ici plus affinée, mais aussi bien plus perceptible à l’écoute. La voix de la chanteuse se veut en effet plus assumée, moins voilée et langoureuse, mais tout aussi envoûtante. Ainsi, des petites perles très poétiques comme «J’aurais voulu être celle que tu te shoot dans les veines» («Explose-moi») ou «Ce soir si tu veux on se déchire le cœur» («Ouvre-moi ton plexus bébé») se retrouvent dans chacune des chansons, qui contiennent toutes leur lot d’images étonnantes. 

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Il faut dire que La Bronze n’a pas peur des mots. Des phrases comme «Je te déchirerais la peau / Non mais juste pour boire ta lymphe» («Pas pour tes beaux yeux que je crèverai les miens») font presque sourciller, jusqu’à ce qu’on accepte totalement la liberté créatrice de l’artiste et qu’on apprécie sa façon assumée de la présenter, jusque dans les titres de ses morceaux. Elle use d’ailleurs presque du slam, notamment dans sa chanson au refrain si entraînant qu’il créé un effet rassembleur immédiat nous ralliant à «La jeunesse féline», et sur «Ouvre-moi ton plexus bébé», en récitant des poèmes saisissants.

La vivacité des interprétations de Nadia Essadiqi ainsi que les sonorités si entraînantes de la musique font en sorte qu’on embarque, qu’on a envie d’y croire que «l’amour est plus fort que nous» («Sache que»). Et ne serait-ce que pour cela, cette intensité, cette énergie et cette invitation à croire en l’amour, La Bronze réchauffe aisément les cœurs avec son premier disque.

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