L'album double «Calling From The Stars» de Miss Kittin – Bible urbaine

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L’album double «Calling From The Stars» de Miss Kittin

L’album double «Calling From The Stars» de Miss Kittin

Le plus abouti

Publié le 22 avril 2013 par Olivier Boivin

Crédit photo : www.misskittin.com

Miss Kittin, la Grenobloise issue du mouvement rave des années 90, demeure à ce jour l'une des disc-jokey s'étant le mieux démarquée, et elle le prouve une fois de plus avec «Calling From The Stars», ce nouvel album double à paraître sur wSphere Records le 22 avril. Celle qui a marqué l'univers électro-clash avec «Frank Sinatra (feat. The Hacker)» plante son pied solidement dans sa démarche de hits qui demeurent en tête.

Ce nouvel album donne place à beaucoup d’espace et d’émancipation pour le bonheur des amateurs du genre. Entre minimalisme et élaboration notoire, l’artiste se veut ici authentique à elle-même, non seulement fidèle à sa démarche artistique, mais aussi à son univers musical qui reflète à nouveau un esprit à la fois mouvementé et apaisant.

Les titres «Bassline», «Life Is My Teacher», «Maneki Neko» et «Blue Grass», les plus dansants de l’album, feront sans doute bouger les corps sur les pistes de danse sans trop de difficulté. Miss Kittin utilise une formule gagnante qui plaira aux amants de la musique techno, ambiance de club qu’on retrouve sur l’ensemble du premier disque, alors qu’on se permet un tournant plus vaporeuse et abstrait sur le deuxième versant du disque.

Miss Kittin chante beaucoup, comme à l’accoutumée, et délivre des messages parfois sages et remplis d’espoir, parfois tristes et désabusés, avec toujours une voix mielleuse et un accent sensuel bien à elle. C’est d’ailleurs le mélange des émotions, les contrastes, donc, qui apportent leur lot de satisfaction sur cet album. Il faut noter que sa reprise de R.E.M. avec «Everybody Hurts» est plutôt réussie, vu que Miss Kittin, de son vrai nom Caroline Hervé, y ajoute une touche personnelle fort convaincante.

Sur le deuxième disque, par contre, force est d’admettre que son chant est relayé à l’arrière-plan, et lorsqu’elle chante, sa voix se retrouve déformée électroniquement comme s’il s’agissait d’un instrument musical distinct. On utilisera ce second chapitre pour relaxer sur un divan dans un moment de solitude. «Mind Stretching» est probablement celle qui se démarque le plus de ce dernier, puisqu’elle procure illico un arrêt dans l’espace-temps; peut-être un moment d’angoisse pour les débutants, ou fort probablement une opportunité méditative pour les plus connaisseurs.

Après plusieurs écoutes, on sent que Miss Kittin s’est offert un bon trip en réalisant ce disque qui ne prétend aucunement à révolutionner le genre. Cela dit, on ne pourrait nier un effort aussi considérable, mais ne vous attendez pas à l’album que vous écouterez en boucle des mois durant.

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