«La montagne de feu» de Jacquemort – Bible urbaine

MusiqueCritiques d'albums

«La montagne de feu» de Jacquemort

«La montagne de feu» de Jacquemort

Au pays des arrangements célestes

Publié le 26 novembre 2013 par Jim Chartrand

Crédit photo : Grosse Boîte

Malgré leur hiatus à l'instar de Karkwa, les membres du groupe chouchou Malajube ne nous laissent jamais de répit puisqu'ils multiplient les projets alternatifs d'un côté comme de l'autre. Après le sympathique Oothèque de Francis Mineau lancé il y a quelques mois, c'est au tour de Thomas Augustin de nous présenter La montagne de feu, premier album complet de son groupe Jacquemort, qui existe depuis près d'une décennie déjà.

Si les chansons ne sont pas aussi enlevantes que les envolées de Malajube, les arrangements musicaux, pour leur part, le sont définitivement. Si on écoute Jacquemort, c’est surtout pour la qualité de leurs compositions musicales, qui livrent des airs irrésistiblement accrocheurs. Après l’incertitude des premières notes au piano mystique sur «Adieu mes chats», la pièce d’ouverture, il est plutôt difficile de résister au synthétiseur qui suit et qui marque la cadence.

Par la suite, nos tympans ont amplement le temps de se laisser bercer par des mélodies grimpantes, ascendantes et descendantes, comme des constructions musicales aussi ingénieuses que travaillées telles que l’étourdissante «Nyctalope» ou la très entraînante et réussie «Un panier de crabes». Cependant, là où on accroche moins, c’est du côté des textes. Avec une omniprésence de thèmes abstraits qui dérangent un peu, les paroles alourdissent en effet les chansons qui n’ont pourtant pas de mal à décoller. Les airs sont excellents et on a envie de les fredonner et de chanter à tue-tête, mais la voix évasive de Thomas Augustin n’aide en rien et n’a décidément pas le même impact que lorsqu’elle est associée à celle de Julien Mineau.

Ainsi, si on se laisse tout de même inviter dans le carrousel que propose en douceur la jolie «Lapis Lazuli», la magnifique pièce instrumentale «Faux pas» permet au groupe de montrer une autre facette de sa personnalité qui n’est décidément pas inintéressante. On y retrouve ainsi la plus grande part de sa créativité; celle-là qu’on retrouve à plus d’un moment au courant des onze pièces présentées, que ce soit sur l’excellente évolution que «Nos vieux os» exhibent, de son ouverture à son enveloppante conclusion, ou sur la finale décapante que «La loi du moindre effort» livre en guise d’ultime salut, à l’aide d’un bon trois minutes de musique complètement endiablée.

La montagne de feu n’est peut-être pas le meilleur remède pour nous faire patienter en attendant la prochaine proposition de Malajube, mais en le plaçant non loin d’Oothèque, cela permet de calmer un peu les ardeurs. Jacquemort reste une très belle curiosité et on décerne aux membres toute notre admiration pour la musicalité qu’on ne pourrait pas mieux envier.

«La montagne de feu» est disponible dès maintenant en format compact et numérique. Par ailleurs, le spectacle-lancement de Jacquemort a lieu ce mercredi 27 novembre au Divan Orange dès 21h.

L'avis


de la rédaction

Vos commentaires

Revenir au début