«L’avenir de l’amour» de Roboami – Bible urbaine

MusiqueCritiques d'albums

«L’avenir de l’amour» de Roboami

«L’avenir de l’amour» de Roboami

Bijou électro-rétro-disco-pop-futuriste pour l’amateur de films de série B

Publié le 28 mai 2013 par Éric Dumais

Crédit photo : La Tribu

Le jeune réalisateur en herbe qui sommeille en toi pourrait avoir enfin trouvé le bijou musical du siècle pour accompagner les scènes de ton plus récent court-métrage de série B. L’album L’avenir de l’amour, de la formation montréalaise Roboami, pourrait en effet servir de support musical pour baigner tes atmosphères rétro-futuristes de textures électroniques 80’, et ce, dès le 28 mai.

Formé de Jérôme Dupras (Les Cowboys Fringants), Simon Landry (Béluga, Secret Sun), Olivier Veillette et Jérôme Boivin, Roboami est un espèce d’ovni montréalais qui met de l’avant onze pièces originales qui ont chacune l’ambition de créer des ambiances accrocheuses et singulières, tout en mettant à profit les nombreuses influences du quatuor, de la pop-électronique de Goblin aux rythmiques de feu de Noia, jusqu’aux mélodies sombres de Kraftwerk.

D’entrée de jeu, la pièce titre «L’avenir de l’amour» nous fait entrer dans un état de demi-sommeil interspatial qui rappelle, du coup, l’incroyable succès de la bande originale du Voyage dans la Lune, amorcé l’an dernier par la formation versaillaise Air. Par contre, Roboami offre des mélodies d’entrée de jeu plus accrocheuses, un peu moins cinématographiques, qui nous font immédiatement voyager au sein de contrées rétro-futuristes jusqu’alors peu explorées.

Les singles «Sake Bomb» et «AMI», qui pourraient fort bien servir de cadres sonores à un film de série B italien mixant vampires, jeans tailles hautes et coupes de cheveux frisés 80’s, réussit son pari de nous faire dodeliner de la tête. Cependant, la peur d’avoir à endurer des rythmes aussi kitsch pendant près de trois-quarts d’heure nous dresse l’espace d’un instant les cheveux sur la tête. Heureusement, le morceau «City», plus zen, plus contemplatif, coupe court aux envolées instrumentales des claviers et de la basse surexcitée, pour nous délecter d’ambiances synthétiques et de clochettes, nous transportant ainsi dans un tout autre univers musical.

Plus les minutes passent et plus le style de Roboami a tendance à s’uniformiser, prenant une certaine assurance au fil de l’écoute, élevant ainsi notre écoute à un stade où on craint finalement la clôture du disque. Les pièces «15», «Cherie, Don’t You Say», (un brin quétaine à cause de son refrain redondant) et «AUDI», nous font vivre de super moments en musique, présentant du coup des envolées synthétiques plutôt intéressantes. Outre le morceau «Radio ‘69», où la voix robotisée est totalement insupportable, on se plait à découvrir un groupe qui ne passera pas totalement inaperçu cet été.

Leur meilleur coup reste fort probablement la collaboration de l’excellent bassiste Alain Caron sur «Michael Datsun», dont les doigts agiles accotent les performances Les Claypool de Primus et Matt Freeman de Rancid. Un véritable délice pour les tympans.

Ce n’est assurément pas le genre de formation à s’attirer un public hétéroclite, en raison du style cliché et très synthétique mis de l’avant, par contre, il faut saluer l’effort et avouer que leurs mélodies resteront davantage en tête que celles de Noia, Le Souffleur de son ou Organ Mood, notamment.

Roboami lance L’avenir de l’amour le 28 mai 2013 dès 17h à La Quincaillerie (980, Rachel Est, coin Boyer).

L'avis


de la rédaction

Vos commentaires

Revenir au début