L’album homonyme de Device – Bible urbaine

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L’album homonyme de Device

L’album homonyme de Device

David Draiman de Disturbed prend toute la place

Publié le 15 avril 2013 par Éric Dumais

Crédit photo : Warner Bros

Les projecteurs sont tournés vers David Draiman, chanteur de la formation heavy métal Disturbed, dans ce nouveau projet où Lzzy Hale, Serj Tankian, Terry «Geezer» Butler, Tom Morello, M. Shadows et Glenn Hugues offrent des performances vocales et musicales beaucoup trop effacées.

Certes, le projet est à la base l’idée du frontman de Disturbed qui, depuis le plus ou moins excellent «The Lost Children» s’est pris d’affection pour le doigté de Geno Lenardo (ex-Filter), lesquels avaient envie d’explorer, ensemble, un territoire inexploré, mélangeant le hard rock, l’industriel et l’electronica.

Hélas!, les dix chansons de Device laissent plutôt un goût amer dans la bouche, à savoir qu’elles multiplient les bons coups de Disturbed, notamment le chant puissant de Draiman et les guitares hard rock pesantes des Sabbath, mais la nouveauté est à ce point subtil qu’il est difficile de qualifier ce tournant musical d’industriel ou même d’electronica.

La pièce d’ouverture «You Think You Know», malgré son refrain entraînant et sa formule répétitive, est à ce point similaire à Disturbed, surtout à l’époque de Believe (2002), qu’on se demande à quoi bon l’idée d’accoucher d’un projet aussi peu original. «Penance» continue de répandre le venin dans nos tympans avec une mélodie que Dan Donegan jouerait les doigts dans le nez, avec des paroles où les anges de la noirceur peuplent nos cauchemars. Le cliché est ici à son comble.

Lzzy Hale, chanteuse de Halestorm, n’est malheureusement pas présentée sous son meilleur jour dans «Close My Eyes Forever», une ballade métal où les voix de Draiman et Hale s’unissent pour chanter une tragédie sur l’enfance qui n’arrivent aucunement à nous donner le frisson: «If I close my eyes forever / Will it all remain unchanged? / If I close my eyes forever / Wit hit all remain the same?».

«Out of Line» arrive enfin, nous donnant l’espoir que Serj Tankian (System of a Down) et Geezer Butler (Black Sabbath) changent enfin la donne. Les lignes de guitares sont certes plus agressives à la mi-album, mais David Draiman réussit à notre grande déception à jeter une ombre sur le bassiste de Sabbath et l’ex chanteur d’opéra, dont les prouesses vocales se résument à une zone bien délimitée et peu impressionnante.

«Hunted» est probablement le morceau d’expérimentation le plus ressenti. On sent en effet que Draiman et Lenardo se sont amusés en studio, multipliant les effets sonores aux couches synthétiques et aux voix amplifiées. On détient enfin un morceau qui sort un peu des sentiers battus.

«Opinion», qui comprend la participation de Tom Morello (Rage Against the Machine), met de l’avant un refrain trop ordinaire pour être vrai et des lignes de guitares qui ne rendent pas justice au travail de génie qu’a entrepris le talentueux guitariste de la défunte formation rap métal dans les années 90.

L’opus, malgré ses dix titres, multiplie les longueurs et les déceptions, avec des morceaux qui ressemblent trop aux succès de Disturbed («War of Lies»), ou qui décolore le talent d’un collaborateur («Haze»), où M. Shadows, le leader d’Avenged Sevenfold, ne sort pas du tout du lot avec un chant posé qu’on ne lui connaît pas.

L’album homonyme de Device se clôture sur «Through It All», qui comprend la participation de Glenn Hugues (Trapeze, Black Sabbath) et qui résulte d’une ballade hard rock qui met de l’avant un mélange savant de voix s’accordant bien mais sans plus. Aucun succès à l’horizon, finalement.

Projet solo bien peu reluisant, Device n’attirera certes pas les foules cette année, mais réussira très certainement à en piéger plusieurs à cause des gros noms qui y collaborent.

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