«Just For My Lady» d'Oliver Jones – Bible urbaine

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«Just For My Lady» d’Oliver Jones

«Just For My Lady» d’Oliver Jones

Intéressante fusion

Publié le 6 mai 2013 par Andréanne LeBel

Crédit photo : Justin Time

La dernière production du pianiste Oliver Jones remontait à 2009, où il avait enregistré l’album Pleased to Meet You en duo avec Hank Jones. Ce grand du jazz montréalais est désormais de retour avec un nouvel opus, Just For My Lady, enregistré à l’automne 2012.

A priori, on peut être déstabilisé par l’utilisation d’un instrument habituellement voué à l’interprétation de la musique classique dans un style plus jazzé. La violoniste Josée Aidans démontre toute la virtuosité dont elle est capable dans la majorité des pièces de Just For My Lady. Un album qu’on devine être nommé en son honneur. L’utilisation du violon dans la musique jazz est un choix audacieux mais bien exécuté par l’interprète.

Just for My Lady s’ouvre avec «Josée’s Blues», une pièce mettant en vedette la violoniste. Elle donne un aperçu juste de ce qui attend l’auditoire tout au long de l’œuvre. «You Look Good To Me», une chanson de plus de sept minutes, recèle un savant mélange de classique et de jazz. Le contrebassiste Éric Lagacé semble très à l’aise avec son instrument. Il est possible d’écouter la communication d’une fluidité incomparable entre lui et Oliver Jones. Cela fait longtemps qu’ils collaborent et c’est perceptible.

De son côté, Jim Doxas tient bien les rênes du groupe côté rythme, aussi précis qu’un métronome. Cette étoile montante du jazz montréalais fournit des bases solides aux autres musiciens. «Lights Of Burgundy» contient quant à elle une construction mélodique un peu plus complexe et un beau dialogue entre la contrebasse et le violon. «When Summer Comes» met en vedette Éric Lagacé à la contrebasse. Il sait sans aucun doute rendre justice à la richesse sonore de son instrument. C’est une belle performance agréable à l’écoute.

Just For My Lady est un album complètement musical (sans chant ni paroles). Cela ne lui enlève rien, la grande virtuosité des artistes qui y jouent comble cet espace qui aurait autrement pu sembler vide. Ils sont complémentaires l’un à l’autre. La clarté du jeu de Josée Aidans va de pair avec la précision du contrebassiste, la régularité du batteur et le jeu intelligent et bien dosé d’Oliver Jones. Ils font preuve d’une belle profondeur dans leurs interprétations. La ligne musicale directrice de l’œuvre est semblable et manque parfois d’un peu de mordant, puisque la sensibilité du violon vient adoucir les sonorités rythmées et syncopées.

Oliver Jones, né en 1934 est un pianiste montréalais. Il a une formation classique qui lui confère une très bonne technique musicale. On compte parmi ses grandes influences Oscar Peterson, jazzman montréalais. Dans cet album, il déploie son talent sans faire de l’ombre aux autres musiciens, une grande qualité qu’il possède.

Oliver Jones sera présent lors de la 34e édition du Festival international de Jazz de Montréal le 5 juillet prochain.

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