MusiqueCritiques d'albums
Vous connaissez sûrement le créatif Jay Malinowski, peu importe le projet dans lequel vous l’avez remarqué. On a d’abord entendu sa voix unique et magnifique à travers le très coloré band canadien de reggae Bedouin Soundclash. Puis, avec des hits tels que «Santa Monica» et «Life is a Gun», nous avons découvert son projet solo. Son irrésistible charme a su toucher le petit cœur de la jolie Béatrice Martin, alias Cœur de Pirate et, ensemble, ils ont formé l’intéressant duo Armistice. Le 20 novembre dernier, Jay Malinowski renaisait de ses cendres et devenait Jay Manilowski and the Deadcoast, pour livrer un tout nouveau maxi complètement différent: Indian Summer.
Jamais à l’écoute de ses autres projets l’auditeur pouvait s’attendre à une telle différence dans ses nouvelles compositions, une telle richesse, voire une telle profondeur émotionnelle. On découvre un monde atmosphérique singulier à saveur indie pop à l’opposé de tout ce qu’il a pu créer jusqu’à présent. Cinq pièces, cinq ambiances spirituelles, cinq façons de se ressourcer. Écouter Indian Summer, c’est comme d’aller jouer dehors et respirer l’air pur et frais.
C’est dans un élan d’amour doux et infini à en donner des frissons que débute l’opus avec «Immense Love» et une harmonie de voix féminines faisant drôlement penser à Cœur de Pirate. Les violons nous amènent au beau milieu d’une montée musicale magnifique et très touchante. Manilowski nous transporte ensuite dans une aventure indienne merveilleuse avec la ballade rythmée et savoureuse «So Justify». De nouvelles harmonies viennent chatouiller les tympans, cette fois-ci avec des voix masculines tout au long de la composition, puis un chœur mixte qui succède à Jay Malinowski, pour répéter ses paroles encore et encore, et ajouter un petit je-ne-sais-quoi qui rend la pièce tout simplement parfaite.
La ballade «Biarritz» est une belle continuité du morceau précédent avec la même légèreté et une musicalité joviale entremêlée de textes empreints de nostalgie. Mais c’est vraiment au moment d’écouter le simple «I was Walking Through a Dream» que notre cœur craque. Les euphonies des violons viennent accentuer des envolées mélodieuses incroyables, nous faisant vivre de multiples émotions. La qualité musicale est à son comble. L’œuvre se termine (trop rapidement) sur une note un peu plus triste avec les distorsions du synthétiseur sur «The Pacific Gyre (Good to Forgive, Better to Forget)», dans lequel il avoue avoir une difficulté à pardonner.
Si l’on devait décrire ce maxi en un mot, le terme le plus approprié serait certainement «perfection». Les arrangements sont impeccables, les paroles, émouvantes, et la prestation de Manilowski est largement à la hauteur et même plus encore. On ne peut rien demander de plus pour un premier jet d’un nouveau projet et on a bien hâte, d’ailleurs, de découvrir un album complet.
Appréciation: *****
Crédit photo: Pirates Blend Records
Écrit par: Émilie Langlois-Pratte