Il y a 50 ans, The Velvet Underground se réinventait de belle façon – Bible urbaine

Musique

Il y a 50 ans, The Velvet Underground se réinventait de belle façon

Il y a 50 ans, The Velvet Underground se réinventait de belle façon

Le calme après la tempête

Publié le 4 avril 2019 par Édouard Guay

Crédit photo : MGM

En 1969, le premier homme marchait sur la Lune, Woodstock réunissait près de 400 000 hippies et amateurs de musique… et The Velvet Underground se réinventait de brillante façon avec son troisième album homonyme. Un an à peine après le très bruyant et distorsionné White Heat / White Light, la bande de Lou Reed avait entrepris un virage à 180 degrés, proposant un album beaucoup plus mélodique et folk qu'à l'accoutumée. Le groupe rompait du même coup avec l’étiquette Verve pour prendre le chemin de l’autoproduction.

Ce changement de cap marquait également le départ du multi-instrumentiste John Cale (principal artisan du son très «champ gauche» de White Heat / White Light) de la formation new-yorkaise. Plus de doute possible: Lou Reed avait pris le plein contrôle de la destinée du groupe.

Marginal jusqu’au bout

Les morceaux proposés sur The Velvet Underground planteront d’ailleurs les jalons de la carrière solo du musicien. La pièce d’ouverture, «Candy Says», aborde le thème de la transsexualité que Lou Reed reprendra plus tard, notamment sur ses albums solo Transformer et Berlin. Il s’agit là du dernier morceau qu’il jouera devant le public avant sa mort, en 2013. 

La nouvelle identité plus accessible de The Velvet Underground ne s’est pas soldée par un succès commercial, comme aucun autre album du groupe, en fait. Malgré l’acclamation par la critique, la formation a toujours eu de faibles ventes.

Mais, au diable le succès! Le groupe n’aurait jamais été aussi influent s’il avait voulu remplir des stades.

Un amalgame de textures sonores  

Et ce désir de n’en faire qu’à sa tête est plus présent que jamais sur son troisième album. La formation nous présente des pièces très mélodiques et dépouillées, parfois semblables à des berceuses, contrebalancées par des morceaux un peu plus rock et psychédéliques.  

On en a un bon exemple lorsque la jolie mélodie de «Candy Says», chantée par le nouveau bassiste Doug Yule (remplaçant de John Cale), laisse place à la très rock «What Goes On». Cette irrésistible pièce nous balance un riff ultra accrocheur; et que dire de sa remarquable mélodie à l’orgue, signée Doug Yule (oui, encore lui)?

Il y a beaucoup de Lou Reed là-dedans… 

Porté par ses sentiments pour Shelley Albin, une femme mariée qui fut son premier véritable amour, Lou Reed a composé la ballade «Pale Blue Eyes». Et on sent d’ailleurs à quel point le musicien américain a apposé sa griffe sur l’ensemble des compositions, tant dans ses thématiques que dans ses arrangements. Il n’y a qu’à écouter son travail après The Velvet Underground pour s’en apercevoir. 

Mais ce troisième album contient néanmoins plusieurs relents du VU des débuts, surtout sur la face B. Pensons à la très bizarroïde «The Murder Mystery», qui comprend la voix des quatre membres du groupe. Les voix se superposent l’une à l’autre pour créer un effet sonore intéressant. Quant à «Beginning to See the Light», elle rappelle quelque peu le premier album du groupe, le légendaire The Velvet Underground and Nico

À n’en point douter, The Velvet Underground était un album courageux qui n’a toujours pas pris l’ombre d’une ride. Et la réédition de l’album, parue en 2017, permettra assurément aux nouvelles générations de le (re)découvrir.

Découvrez l’appréciation du journaliste musical Mathieu St-Hilaire, parue en 2015, à l’occasion de la série «Les albums sacrés» autour du 45e anniversaire de l’album au labibleurbaine.com/Les+albums+sacrés.

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