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«Heaven» de The Walkmen: le bonheur en noir et blanc
Presque une décennie après «The Rat», le single incendiaire qui a propulsé les Walkmen aux rangs d’élite du indie rock américain, le quintette de Washington récidive avec Heaven, un septième album qui vient confirmer leur passage vers l’âge adulte.
Durant la promotion de Heaven, le label Fat Possum a diffusé massivement une série de photos en noir et blanc montrant les membres des Walkmen vêtus de complets élégants, tout sourire avec leurs femmes et leurs enfants. Ces images annonçaient d’emblée tout le contenu de ce nouvel opus. On y retrouvait non seulement l’esthétique rétro privilégiée par le groupe depuis You & Me, mais aussi une sérénité évidente qui prend tout son sens à l’écoute de l’album.
Dès les premières notes de «We Can’t Be Beat», les habitués des Walkmen vont remarquer d’importants changements au niveau de la réalisation. Changement le plus frappant: la voix d’Hamilton Leithauser est maintenant complètement à l’avant-plan et domine le mix des chansons. C’est un pari risqué à une époque où la mode est au lo-fi et aux voix dissimulées sous 36 couches de reverb, mais Leithauser relève le défi avec brio et livre quelques-unes de ses meilleures performances vocales en carrière.
Au cœur de l’album, on découvre un côté plus vulnérable du groupe avec les chansons «Southern Heart» et «Line By Line». Deux ballades guitare/voix très minimalistes mais d’une honnêteté saisissante, qui exposent certains thèmes de prédilection des Walkmen, notamment la nostalgie et l’infidélité amoureuse. Quelques arrangements orchestraux viennent s’ajouter à la voix de Leithauser et au jeu de Paul Maroon à la fin de «Line By Line», un des moments fort de Heaven.
Malgré la réalisation haut de gamme et les ballades acoustiques, les Walkmen ne délaissent pas pour autant le rock garage bien ficelé qui a fait le bonheur de leurs admirateurs depuis Everyone Who Pretended to Like Me Is Gone. «Heartbreaker» brille par sa simplicité et démontre une fois de plus que les meilleures chansons rock n’ont pas besoin de plus de trois accords. Ailleurs, «Love is Luck» et «The Love You Love» mettent en évidence le penchant surf-rock du groupe et les phrasés de guitare mémorables de Paul Maroon.
Avec Heaven, les Walkmen nous offrent leur album le plus accessible à ce jour. Les jeunes hommes angoissés et le post-punk rageur d’autrefois ont officiellement laissé place à une pop rétro tout en nuances jouée par un groupe de pères de famille au sommet leur art.
The Walkmen seront de passage à Montréal dans le cadre du festival Osheaga le 3 août prochain.
Appréciation: ****
Crédit photo: www.fatpossum.com
Écrit par: Louis-Jean Trudeau
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