Hannah Georgas: un nouvel album, un nouveau départ – Bible urbaine

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Hannah Georgas: un nouvel album, un nouveau départ

Hannah Georgas: un nouvel album, un nouveau départ

Publié le 9 octobre 2012 par Sébastien Moffet

Hannah Georgas est de cette trempe d’artiste qui est difficile de détester. La jeune rouquine, originaire de Vancouver, avait tout pour plaire à la parution de This Is Good, son premier album complet: des chansons solides et des critiques favorables de la part des médias. Forte de deux nominations aux Junos, d’une nomination à la longlist du prix Polaris et d’une longue tournée pancanadienne,  elle s’est retrouvée dans le sillon de plusieurs des plus influents musiciens de la scène rock indé canadienne, dont Kathleen Edwards et Graham Walsh du trio Holy Fuck, qui a réalisé son deuxième opus homonyme, en magasin depuis le début du mois.

Sur ce deuxième album, Georgas a de la poigne et chante avec conviction et honnêteté d’une voix émotive et frêle. «Is there any love left for me?», questionne-t-elle sur «Elephant», qui ouvre l’album avec un rythme pulsatif et une tonne de claviers. Plus tard, elle chante doucement «I fantasize / All the time / About letting you go» sur la contemplative «Fantasize». Sur «Somebody», elle espère qu’un jour un ancien amoureux ressentira la même chose qu’elle lorsqu’il lui a brisé le cœur. Loin de s’apitoyer sur son sort, Hannah reste positive, danse jusqu’aux petites heures du matin et espère qu’en bout ligne elle aura droit à sa part de romance sur la dansante «Shortie» aux accents new wave. Plus loin, sur la touchante «Ode to Mom», elle confie l’admiration qu’elle voue à sa mère, forte et solide après le décès de son père. Après cette chanson, on a qu’une seule envie: celle d’étreindre cette musique comme une meilleure amie qui éprouverait du chagrin.

Comme ça, on pourrait croire qu’il s’agît de la même rengaine mille fois entendue. Mais détrompez-vous. Hannah Georgas a des couilles, et son charme réside en grande partie à la finesse de la composition des musiques et des arrangements. Exit la redite pop-rock bon enfant teintée d’une gentille naïveté. Ici, l’univers du réalisateur Graham Walsh entre en collision avec celui de Georgas et emmène sa musique sur des territoires inusités beaucoup plus expérimentaux de ce quoi à s’attendrait. Ce partenariat fonctionne à merveille, notamment sur les pièces «Ennemies», «Elephant» et «What You Do To Me», où Walsh jongle avec les sonorités, les couches de textures et les ambiances électroniques. Reste que l’album se révèle être celui d’Hannah Georgas, qui démontre en quelque trente minutes un talent indéniable pour écrire des chansons pop-rock efficaces aux mélodies diablement accrocheuses.

En somme, Hannah Georgas sonne comme un nouveau départ pour la rouquine chanteuse, qui peut se vanter d’avoir produit l’un des meilleurs albums canadiens de l’année, opus qui lui permettra sans doute de se faire connaître d’un tout nouveau public.

Appréciation: ****

Crédit photo: www.hannahgeorgas.com

Écrit par: Sébastien Moffet

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