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Crédit photo : Warner Music
Alors que Nightmare laissait planer une atmosphère endeuillée suite au décès précoce du jeune et prometteur batteur The Rev, on retrouve finalement avec Hail to the King le mordant avec lequel M. Shadows et sa bande se sont fait connaître avec Sounding the Seventh Trumpet et Waking the Falling. Gageons que l’arrivée du nouveau batteur Arin Ilejay a sans doute contribué à ce retour aux sources, tout autant que la présence du producteur Mike Elizondo (Eminem, Mastodon, Maroon 5), qui avait également apporté sa touche personnelle sur le cinquième album.
La pièce d’ouverture «Shepherd of Fire», avec son ambiance de cloches qui sonnent au rythme d’une pluie battante et ses guitares électriques qui rappellent le rythme sculpté au couteau de l’excellente «Wherever I May Roam» du groupe culte Metallica, nous convie à une nouvelle expérience Avenged Sevenfold. On sent bien que M. Shadows et sa bande ont délaissé le côté plus cliché et tape-à-l’œil qui avait fait le succès commercial de City of Evil, l’album qui leur a cependant assuré une belle présence à MusiquePlus l’année de sa sortie.
C’est sans surprise que le titre éponyme «Hail to the King» vole la vedette sur ce nouvel opus de dix pièces. Les deux guitaristes Zacky Vengeance et Synyster Gates mènent le bal avec leur doigté agile vers un crescendo infernal qui conduit à refrain puissant: «Hail to the king / Hail to the one / Kneel to the crown / Stand in the sun / Hail to the king». Bercé par les guitares mélodieuses de la formation et les «Hey!, Hey!, Hey!», le morceau signe à lui seul la trame mélodieuse de l’opus.
«Doing Time» réitère les meilleurs moments de City of Evil, avec un canevas légèrement calqué sur «Bat Country» et ce long cri élastique propre à M. Shadows, mais le morceau manque de personnalité propre et semble se perdre dans un dédale de sonorités bruyantes. «This Means War» a plus de colonne et rejoint part le fait même l’énergie salvatrice de Waking the Fallen, notamment avec les pièces «Unholy Confessions» et «And All Things Will End».
Le morceau «Requiem» se démarque par sa pigmentation orchestrale, ses chœurs religieux, ses accords frénétiques de violon et le chant mâchouillé du chanteur, qui donne une allure très death métal à la pièce. La prochaine ballade du groupe, suivant le succès de l’indémodable «Seize the Day», risque à coup sûr d’être «Crimson Day», sur laquelle M. Shadows se plaît à espérer de meilleurs jours après la honte d’alors: «I’ve been wrong times over / And I’ve been shamed with no words to find / But if the sun will rise / Bring us tomorrow / Walk with me / Crimson day».
Mention spéciale à «Heretic», une autre excellente pièce menée de front par les lignes mélodiques des guitares électriques, qui laissent entrevoir un superbe interlude vers le milieu, accompagné de solos et d’arpèges qui confirment à nouveau le talent de ces musiciens. La chanson «Coming Home» rappelle l’urgence du premier album Sounding the Seventh Trumpet, mais heureusement le chanteur a délaissé cette voix sans impact qu’on pouvait entendre à l’époque.
«Planets» réitère à nouveau l’influence de Metallica, notamment sur l’album du même nom, vers la fin de l’opus avec une finale où l’on peut entendre de faibles trompettes, après quoi Hail to the King se clôt sur «Acid Rain», une ballade langoureuse marquée par de bons solos, mais qui n’offre rien de propre pour embellir le tableau d’ensemble.
«Hail to the King» d’Avenged Sevenfold sort en magasin le 27 août 2013.
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