«Grenadine», le premier album de Julie Brunet – Bible urbaine

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«Grenadine», le premier album de Julie Brunet

«Grenadine», le premier album de Julie Brunet

À cœur découvert

Publié le 29 janvier 2014 par Éric Dumais

Crédit photo : R-Musik

Près de cinq ans après la parution d’un EP de quatre chansons téléchargé par des milliers d’internautes au Québec et outre-mer, Julie Brunet chante à cœur découvert sur son premier album homonyme où elle se questionne sur les mille et une facettes de l'amour, ses déceptions et ses émotions.

Avec l’appui de Jérôme Minière à la réalisation et de Marc-Étienne Mongrain (The Lemming Ways) aux ambiances grattées, il va de soi que Grenadine s’est entourée d’un tandem en fusion qui connaissait exactement la direction que devaient emprunter ses mélodies soft pop. Dans l’ensemble, la facture sonore est épurée, les lignes de guitares toujours jouées avec subtilité, les synthés apportant pour leur part une dimension intimiste qui nous permet de facilement s’ouvrir à ses confessions, tout en étant plus à l’écoute de ses tourments de jeune femme.

L’identité visuelle, une réalisation de Julie Artacho et le collectif Pointbarre, met de l’avant une symbolisation du cœur verrouillée, avec cette clef que l’on retrouve sur toutes les facettes du disque, qui signifie littéralement une ouverture vers le jardin secret de Grenadine.

C’est la pièce «Bonjour tristesse», un clin d’œil au roman de Françoise Sagan, qui ouvre cet opus avec des arrangements électroniques, batterie synthétique à l’appui, avec en parallèle un texte sensible où Julie Brunet exprime son refuge dans l’écriture plutôt que de livrer son cœur à la tristesse.

De «Marion» à «Summerlove» et de «Je veux, je veux» à «Amour de glace», Grenadine révèle tour à tour ses craintes, ses remords, ses impressions et ses espoirs, au sein de ballades qui ont tendance à rendre sa voix doucereuse monotone par moments. C’est peut-être cette façon de chanter, limite récitée, qui donne cette impression, mais le résultat s’avère plus satisfaisant lorsque les pièces sont davantage rythmées, puisque son chant a cette tendance de s’accorder à la mélodie.

Le côté pop qui avait profité au succès de «Sainte-Flavie» sied bien à la jeune Montréalaise sur «Ô toi (comme les autres)», «Petits mensonges» et «Oublie-la», qui dynamisent le tableau d’ensemble, apportant un peu de soleil sur cet album qui alterne les pièces dynamiques et mélancoliques.

Les deux points forts de ce premier album homonyme restent définitivement «Amours microscopiques» et «Papier carbone», dont les ambiances, agrémentées par le violon alto et les synthés de Minière, apportent sensualité et corps à des mélodies qui manquent parfois de profondeur.

Mais l’attente en valait la chandelle, puisque Grenadine se surpasse avec un premier album à son image qui reflète bien ses expériences et qui s’avère un bel échappatoire pour échapper aux aigreurs du quotidien.

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