«Get Your Ticket» du groupe montréalais The Hangers – Bible urbaine

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«Get Your Ticket» du groupe montréalais The Hangers

«Get Your Ticket» du groupe montréalais The Hangers

Redonner au ska ses lettres de noblesse

Publié le 13 mars 2013 par Alice Côté Dupuis

Crédit photo : www.thehangers.tv

Si le ska est un style musical peu présent en 2013, le groupe montréalais The Hangers ne s’en soucie guère. Le quintette n’a besoin de personne pour l'influencer: il pave sa propre route et il ne serait pas surprenant que de futurs nouveaux groupes décident de lui emboîter le pas. Son second album, Get your Ticket, mélange le ska, le reggae, le rock et même le funk de façon surprenante mais convaincante.

Il est vrai qu’il n’est pas habituel d’écouter du ska de nos jours, le style étant quelque peu retourné dans l’ombre depuis quelques années. Mais bien qu’il s’agisse presque d’un retour dans le temps que d’écouter Get your Ticket, le voyage est plus qu’agréable, car il nous transporte d’un univers à l’autre, autant dans ses paroles, qui nous entraînent dans la fête, que dans ses styles musicaux divers tous aussi dynamiques les uns que les autres. The Hangers met tout en place pour qu’aucune seconde de cette croisière auditive dans le Sud ne soit ennuyeuse. Et le résultat est efficace: Get your Ticket offre des refrains entraînants, des chœurs dynamiques et rafraîchissants, des rythmes saisissants mais également très ancrés et solides, ainsi que des instruments variés et bien mis de l’avant.

Il faut reconnaître que ce sont bel et bien les instruments – les guitares électriques, les percussions, la basse et quelque fois le piano et/ou synthétiseur – qui sont le point central de The Hangers et qui donnent toute la couleur à leurs mélodies entraînantes. Mais le grain de voix unique du chanteur Philippe Cassidy apporte tout de même aux pièces de ce quintette une singularité intéressante, en plus de renforcer l’idée de fête, puisqu’il semble avoir un plaisir réel à chanter sur les chansons de Get your Ticket. Utilisant des techniques vocales pas toujours parfaites, mais propres au genre musical, on sent le chanteur très impliqué dans son art, tout comme le sont ses quatre complices, qui signent ensemble des chansons criantes d’authenticité.

C’est qu’on sent sur cet album que The Hangers est un groupe uni, travaillant en équipe et donnant tout ce qu’il a pour faire de Get your Ticket un album rafraîchissant. Cassidy ne chantant presque jamais seul, les nombreux chœurs formés de Paul Cadwell, Pat et Julien Gagnon et Nicolas Berthelot sont aussi dynamiques que les nombreux solos qu’ils interprètent à tour de rôle, lorsque la pièce le permet, et qui démontrent non seulement l’importance que chaque instrument ait sa place et se démarque, que l’étendue de leur talent de musicien. Que ce soit pour répéter les paroles du chanteur principal ou pour créer de jolies harmonies, les chœurs présents dans les onze pièces de l’album contribuent à donner un style particulier au groupe. C’est d’ailleurs grâce à cela que la pièce d’ouverture de Get your Ticket, «Silly», est aussi entraînante et reste autant dans la tête, avec ses «You know what I mean» répétés d’un ton aigu sur fond de mélodie à la basse bien distincte.

Si la fête débute avec celle-ci, plusieurs autres chansons font danser sur cet opus, dont «Postcard», la pièce qui explique le titre de l’album et qui contient toutes les particularités de The Hangers mélangées. Texte intéressant racontant une histoire, harmonies, rythme très ska/reggae, refrain accrocheur comprenant des «Lalaladap dap» et progressions dans les mélodies des guitares électriques et claviers, cette pièce est un réel one way ticket to paradise, et est très représentative de la chaleur et du côté festif du groupe. «I’m on a Roll», comprenant quelques bouts de rap grâce à la collaboration de FunkyFlip de la formation Mad’MoiZèle Giraf, est également intéressante dans le genre, en plus de démontrer l’appartenance francophone montréalaise du groupe, malgré ses paroles en anglais.

Mais ce sont davantage des pièces comme «Just my Luck», qui débute avec une belle introduction instrumentale où tous les musiciens sont mis à contribution, «T.O.», avec sa finale contenant une cassure intéressante dans le rythme, et «Windy Day», qui nous amène directement dans un ska/reggae lent qui pourrait être joué sur le bord d’une plage jamaïcaine, qui retiennent l’attention. «Train» et «Late Night», sont, quant à elles, très dynamiques et rythmées, comprenant un débit rapide dans la voix. Elles agissent telles des petites bombes sur l’album parce que plutôt courtes mais percutantes, tout comme l’album Get your Ticket en entier. Une bombe qui ne détruit pas tout sur son passage, mais qui modifie certainement le paysage musical québécois grâce à sa base solide et forte et son style singulier.

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