«Get Hurt» de The Gaslight Anthem – Bible urbaine

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«Get Hurt» de The Gaslight Anthem

«Get Hurt» de The Gaslight Anthem

Un bilan mitigé

Publié le 26 août 2014 par Aurore Taddei

Crédit photo : https://www.facebook.com/thegaslightanthem?fref=ts

Depuis qu'il a été annoncé, toutes les oreilles se sont tournées vers Get Hurt, le cinquième album de The Gaslight Anthem, proclamé comme étant un projet novateur pour le groupe qui était décidé à «changer un peu les choses». Tôt dans l'année, Brian Fallon s'est penché sur ces artistes qui ont opéré un changement dans leur carrière; Franck Zappa, U2, les Beatles et les Stones. Nouveau label, nouveaux horizons, nouveaux sons... Puisque le temps est au changement, à quoi va désormais ressembler la nouvelle ère des Gaslight Anthem?

Contre toute attente, à la première écoute, une petite déception apparaît. Il ne s’agit finalement pas d’une approche totalement nouvelle pour le groupe, mais plutôt un virage qui s’éloigne de ce qui aurait pu être une continuité ou un écho à leurs travaux précédents. Depuis American Slang, sorti en 2010, il semble évident que le quatuor s’éloigne progressivement de leur genèse, cette marque de fabrique punk rock «adrénalisé», pour se tourner vers un son davantage rock’n’roll… un brin commercial.

The Band Gaslight Anthem

Riffs lourds, productions excessives, intensités sonores, guitares propres, chœurs mélos, mélodies qui s’apprivoisent dès leur première écoute: puisqu’il est courageux de choisir le changement, où est donc passée cette prise de risque que nous attendions de pied ferme? Get Hurt le clame haut et fort dans le morceau «Stay Vicious»; Brian Fallon «aime encore le rock’n’roll», mais à quel prix? Celui de se détourner de certains de ses vieux fans pour toucher un public plus large?

Néanmoins, ce qui fait la puissance de Get Hurt reste bien évidemment son lyrisme introspectif. Fallon a toujours été un parolier, et il le reste au sein de ce plus récent album. Il serait régressif de mettre cette œuvre en parallèle avec le divorce du leader, mais il semble possible qu’elle joue là un véritable rôle cathartique. On ressent bien ce besoin qu’il a d’écrire et de chanter afin de mieux exorciser ses vieux démons. Les paroles transpirent de tous leurs pores: elles transpirent l’amour déchu. Un amour qui vient s’écraser dans la nuit, sur le sol («Spent my nights in this location / Talking to spirits on the floor») pour transformer le chagrin en force sonore.

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