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Crédit photo : Mercury Classics
L’entrée dans cet univers ouaté au possible se fait tout en douceur, presque à pas feutrés, puisque «Sudden Throw» nous fait entrer dans cet univers à la fois minimaliste et instrumental où les violons règnent en maîtres, dictant la marche à suivre, y compris les montées dramatiques, et où les synthés scandent le rythme, nous faisant parfois traverser de véritables moments forts en émotions.
«Brim» nous force à découvrir ce virtuose du piano et du violon, façon Chapelier fou, et ses boucles électroniques, qui nous mettent en tête les meilleurs moments de Miracle Fortress, The Album Leaf et Tomas Barfod. Toujours bien dirigées, les mélodies connaissent de véritables variations, le musicien n’hésitant jamais à pousser la note pour faire frissonner de plaisir son auditeur.
Cet ex-batteur des formations métal Fighting Shit et Celestine, avec ce petit bijou, nous fait découvrir un pan de sa personnalité qui était jusqu’alors resté dissimulé au fond de lui-même, tel un secret inavouable, à savoir son amour pour les musiques classique et cinématographique. Avec Arnór Dan au chant et de Nico Muhly aux arrangements, la mise est définitivement sauvée, autrement l’album aurait peut-être accumulé la redondance sans leur savoir-faire.
Seulement quatre chansons sur l’album comportent des paroles, dont l’exquise «From Now I Am Winter», racontée tout en douceur, et la plus indie-pop «Old Skin», construite sur le même créneau que la plupart des pièces, mais avec cette rythmique pop et ces variations vocales qui lui confèrent une dimension plus accessible que les autres.
Outre certains moments trop transcendants à notre goût, notamment «A Stutter» ou «Words of Amber», From Now I Am Winter alterne néanmoins les plaisirs coupables d’une beauté toujours cinématographique, dont l’excellente «Reclaim» et «We (Too) Shall Rest», qui renvoient un écho à Lost in the Trees, dans le caractère classique des arrangements.
Ainsi, si vous aimez la musique transcendante qui vous fait voyager vers différents horizons en une seule écoute, il y a fort à parier que le nom d’Ólafur Arnalds traversera vos lèvres très bientôt.
L'avis
de la rédaction