«From Death To Destiny» d'Asking Alexandria – Bible urbaine

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«From Death To Destiny» d’Asking Alexandria

«From Death To Destiny» d’Asking Alexandria

À la recherche d'une identité musicale

Publié le 30 août 2013 par Vanessa Therrien

Crédit photo : hellhoundmusic.com

Les Britanniques derrière Asking Alexandria sont de retour avec From Death to Destiny, troisième album qui succède à Stand Up and Scream (2009) et Reckless And Relentless (2011). Ceux que l'on comparait souvent au groupe Attack Attack proposent un opus un peu plus mature que leurs précédents, laissant pratiquement de côté le genre musical avec lequel on les avait découverts. Produit par Joey Sturgis, cette nouvelle offrande est la plus différente de leur discographie, tout en étant celle qui nous laisse le plus de glace devant son absence de cohérence musicale.

Suite à l’introduction interminable de «Dont Pray For Me» d’un groupe que l’on pourrait dès lors qualifier de band studio (notamment à cause de la voix médiocre du chanteur lorsqu’il chante en concert), il est enfin possible de percevoir quelques changements à ce niveau-là. En effet, Danny Worsnop surprend avec un chant qui ressemble sur certaines pistes à celui de M. Shadows d’Avenged Sevenfold, après l’époque de l’excellent Sounding the Seventh Trumpet. On remarque également que Worsnop a amélioré ses clean vocals, alors que ses screams rappellent de plus en plus ceux d’Oli Sykes (Bring Me The Horizon). Les paroles du chanteur font également état d’un homme qui a évolué en maturité, et surtout, qui paraît plus en possession de ses moyens, comparativement aux années précédentes où son statut l’amenait à abuser du train de vie Sex, Drugs, Alcohol & Metalcore.

Outre le nouveau timbre de voix du chanteur, les musiciens d’Asking Alexandria ont emprunté de nouvelles sonorités qu’ils mélangent allègrement. Sur l’opus, c’est même palpable: on ressent toujours ce défaut qu’ils ont d’être sans cesse à la recherche de leur identité musicale: on passe du style métalcore au air métal, du hard rock au post hardcore et aux ballades rock. On laisse donc de côté l’électro de Stand Up And Scream pour un douteux mélange de Protest The Hero, Disturbed, Slipknot, Avenged Sevenfold et Atreyu. On retrouve de nombreuses ressemblances à A7X quant à la rythmique entre la bande de M. Shadows et Asking Alexandria sur les chansons «White Line Fever», «Break Down The Wall» ainsi que «Creature». On remarque également la présence de nouveaux instruments tels que le violon et le piano qu’on retrouve sur «Believe». Les amateurs de ce melting pot musical seront ravis, tandis que ceux et celles qui s’attendaient à un album comme Reckless And Relentless seront déçus de la marchandise livrée par le groupe.

Musicalement, on ne retrouve aucune innovation musicale. On ne ressent pas la diversité ni la personnalité dans les riffs proposés, et le côté rythmique des mélodies n’est pas très recherché non plus; on a affaire à du réchauffé pur et dur. Les membres de la formation avouent avoir été inspirés de groupes hard rock des années 80 tels que Mötley Crüe et Guns N’ Roses. On peut notamment entendre la subtile influence de GNR sur la ballade rock «Moving On». Sur celle-ci, on peut également reconnaître un soupçon de glam rock à la Mötley Crüe sur «White Line Fever», une chanson qui saura plaire aux amateurs de Slipknot et du groupe légendaire.

Heureusement, la formation n’accumule pas que les déceptions. Le talentueux batteur de la formation, James Cassells, épate toujours autant la galerie. On sent également des musiciens plus en contrôle qui se sont grandement améliorés depuis leurs débuts. De plus, certains arrangements symphoniques et ambiances créées sont intéressants et peuvent être remarqués sur «Creature», «Don’t Pray For Me» et «Until The End». Le bassiste Sam Bettley remplit bien son mandat, tout comme les guitaristes Ben Bruce et Cameron Liddell, même s’ils offrent un album très générique où la plupart des chansons auraient pu être écrites par n’importe quelle formation de métalcore préfabriquée.

Bref, alors qu’Asking Alexandria est adoré de plusieurs jeunes amateurs de métal, il est, pour les amateurs du genre, détesté par sa simplicité, son incohérence, son manque de diversité ainsi que ses répétitions interminables. Bien qu’Asking Alexandria n’ait jamais fait l’unanimité à cause, notamment, des déboires et de l’attitude frivole du chanteur, de leurs piètres performances live ainsi que de leur recette musicale froide, on est forcé de constater, lorsque l’on fait l’écoute de leur trois opus, que ce groupe semble souffrir d’un permanent trouble d’identité musicale.

Pour les fans de la formation, les gars tatoués d’Asking Alexandria seront la tête d’affiche pour une tournée en compagnie d’All That Remains, For Today, Emmure et Sevendust. Les dates ainsi que les villes visitées devraient être disponibles sous peu sur le site officiel du groupe: http://www.askingalexandriaofficial.com.

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