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Crédit photo : Jay Karney
Ils étaient jadis en formule quintette et maintenant ils ne sont plus qu’en trio: Endrick Tremblay, MarcOlivier Tremblay Drapeau et Gabrièle Côté. Tous plus habiles les uns que les autres avec les instruments qui les représentent, ils nous expliquent que Pascal Bonneville et Tristan Forget-Brisson ont dû quitter le groupe pour un temps indéterminé. La famille s’agrandissant dans leur vie, ils ont sélectionné le cocon familial, mais garde contact avec le groupe avec qui ils jouaient depuis le début.
Les membres se sont tous rencontrés il y a plusieurs années lorsqu’ils habitaient dans les Laurentides. L’initiative de former un groupe de musique est venue d’Endrick, qui avait déjà plusieurs compositions prêtes à être partagées. D’ailleurs, soulignons qu’à l’époque il souhaitait mettre la voix de Gabrièle sur quelques-unes de ses pièces, lui affirmant au passage qu’ils «n’allaient sûrement jamais faire de shows». Gabrièle souligne alors: «Finalement, on a fait des albums et des shows!» Il faut croire que leur talent n’a pas fait honneur à ce pressentiment et les a, bien au contraire, propulsé loin devant.
Ils arrivent maintenant avec leur tout nouvel opus, intitulé Skins, lequel est réalisé par la maison de disques Costume Records, et ce, quatre ans après la sortie d’Ain’t Too Pretty. Ces années, comme nous l’a fait comprendre MarcOlivier, ont été très occupées à tous les niveaux. Tournées, shows live, compositions, répétitions ici et là, ils n’ont certes pas chaumé, et c’est ce qu’ils aiment le plus. «On est un band de live quand même beaucoup! […] On apporte nos tentes, on est en van et on campe», souligne Endrick.
C’est qu’ils puisent leur inspiration et leur énergie des chaudes années 70. Profondément blues avec une touche de folk à la Bob Dylan, ils représentent bien la continuité de ces années phares. C’est d’ailleurs par respect pour ce style qui les façonne que le groupe chante et compose en anglais.
La formation The Great Novel est devenue en format trio principalement en raison des circonstances de la vie, mais cela ne les empêche pas d’apprivoiser cette nouvelle formule et d’apprécier davantage ce qu’elle leur apporte. Ils jouent tous pour le plaisir, avec différents et d’excellents musiciens, avec lesquels la connexion se fait de manière totalement naturelle, voire surnaturelle. Pour l’instant, il garde loin d’eux l’idée de recruter de nouveaux joueurs permanents.
À propos de l’album «Skins»
Skins vous arrachera certainement de longs sourires, les yeux fermés, la bouche pincée par l’intensité du moment. Fruit des quatre années de rodage qui séparent ce petit dernier de leur premier album studio Ain’t too pretty, sorti en 2013, ce petit dernier représente bien le travail de révision et de sélection derrière l’élaboration d’un disque.
Gabrièle explique qu’ils sont passés par plusieurs processus d’acceptation des pièces du dernier album avant d’être 100% confortables avec chacune d’entre elles. En premier lieu, les chansons ont été enregistrées dans un chalet pour mieux les apprivoiser et pour jouer avec leur sens, pour ensuite les enregistrer et ainsi pondre l’œuvre définitive: un album studio fait à leur image. «Dans le fond, c’est une bonne chose que ce soit arrivé comme ça. On a pris le temps de les assimiler et de les écouter, ces chansons. On a été capables de savoir ce qu’on aimait et ce qu’on aimait moins».
Le groupe a pris de la maturité, les membres se sont consolidés autour d’une même passion, tout en ayant appris à s’apprivoiser sous une nouvelle formule, et c’est tout à leur avantage. On arrive à sentir et à comprendre que leur amour pour la musique folk s’est homogénéisé à la précision de leur art. Certes, il s’agit de la continuation de leur genre, qui ne réinvente peut-être pas la roue, mais justement, The Great Novel nous arrive avec un album saturé de pièces excellentes frôlant cette perfection durement acquise.
Ils ont quelques projets à l’horizon: une petite tournée en Europe au mois de mai et, ils l’espèrent, une tournée québécoise, chez eux, là où ils vivent leurs plus belles expériences. «C’est comme un cycle; tu es dans ta taverne, tu composes; après tu te promènes sur la route, puis tu recommences à composer», nous explique Endrick.
Ils souhaitent définitivement retourner à ce qu’ils apprécient le plus, soit faire de la musique pour le monde, chez le monde.