Entrevue et critique de l'album «El Dorado Sunset» de Boogat – Bible urbaine

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Entrevue et critique de l’album «El Dorado Sunset» de Boogat

Entrevue et critique de l’album «El Dorado Sunset» de Boogat

Une métaphore du métissage

Publié le 11 février 2013 par Andréanne LeBel

Crédit photo : www.boogat.com

Quoi de mieux que des rythmes latins et du rap en espagnol pour se réchauffer pendant un mois de février bien amorcé? C’est précisément ce que nous offre Boogat, auteur-compositeur-interprète et producteur, avec son tout nouvel album El Dorado Sunset.

À l’origine des trois précédents album produits dans la langue de Molière, Boogat a décidé cette fois de poursuivre son aventure musicale en espagnol. Un choix qui rend ses pièces tout à fait uniques, aux sonorités festives et chaudes. On se croirait littéralement plongés en Amérique latine. Il offre de cette manière un nouveau souffle à la musique urbaine et électronique. Boogat lie habilement différents genres pour créer ce qu’il appelle de la «musique du monde 2.0».

Fort de dix années d’expérience sur la scène musicale, il s’est associé avec Poirier, un DJ et producteur originaire de Montréal. El Dorado Sunset est donc le fruit d’une collaboration étroite de divers producteurs et musiciens originaires des États-Unis, du Canada et de l’Allemagne. Karim de Syncop y fait une apparition sur la piste «Cumbias de las Luchas». Radio Radio a aussi participé à la dernière chanson de l’album, «Wow», qui porte très bien son nom d’ailleurs.

On aurait pu s’attendre à ce que l’album tombe dans la redondance en raison de l’écriture des chansons en espagnol et de l’exploitation des rythmes latins. Mais il n’en est absolument rien. Les arrangements sont savamment étudiés, les collaborateurs apportant leurs couleurs respectives dans chacune des pièces. «El gran baile de las identidades» résume bien le thème principal de cette production. Un questionnement sur les identités multiples présentes en chacun de nous. El Dorado Sunset puise ses inspirations dans la musique latino-américaine, mais plusieurs autres sonorités y sont aussi présentées. C’est en quelque sorte la métaphore même de ce qu’est le métissage.

Pour Boogat, la musique est avant tout une profession: «Ça fait presque 10 ans que je crée de la musique, c’est mon travail. Je n’ai pas vraiment d’attentes concernant cet album. Comme je suis travailleur autonome, il faut que je me crée mon propre emploi et que je fasse ma place».

Le choix de l’espagnol comme langue principale sur l’album est un (heureux) concours de circonstances: «Je rappais à l’occasion en espagnol lors de concerts, mais mes chansons étaient principalement écrites en français. On m’a demandé d’en faire plus en espagnol et cet album est ce qui en a résulté», affirme l’auteur-compositeur-interprète.

 «Il y a une barrière linguistique à Montréal, le côté anglophone se mélange peu avec le francophone. L’espagnol permet de brouiller cette délimitation. Pour moi, la langue ne définit pas nécessairement la culture de ceux qui l’utilisent. Il s’agit avant tout d’un outil de communication».

Un produit unique pour un artiste unique aux multiples collaborateurs.

Le spectacle-lancement d’El Dorado Sunset aura lieu le 13 février à la Sala Rossa. Les billets sont en vente au coût de 5 $. Ce sera un spectacle full band avec quelques artistes invités. L’ouverture des portes se fera à 19 h et le spectacle débutera vers 20 h.

Boogat fera aussi une apparition à l’émission Belle et Bum sur les ondes de Télé-Québec le 16 février prochain.

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