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Crédit photo : Jean-Charles Labarre
«C’est une belle période dans ma vie, une belle expérience aussi. Je suis très fier de la façon dont l’album a été fait. Je me suis impliqué comme jamais, par choix, parce que c’est comme ça qu’on était bien». Entièrement réalisé par lui-même (paroles, musique, guitares, basses, échantillonnages) et son fidèle complice depuis 14 ans Sylvain Clavette (batteries, prise de son, mixage), ce quatrième album a quelque chose de bien particulier aux yeux de l’artiste. «J’ai toujours eu du fun en studio. Mais cette fois là a été particulière pour un paquet de raisons. Premièrement, on a toute fait l’album à deux. Tous les instruments, l’enregistrement, les prises de son, toute. On rentrait le matin, on travaillait à notre rythme, on était chez nous. Pas de pression. On travaillait sur ce qu’on avait envie de travailler.»
À écouter le chanteur parler, on le sent flotter sur un nuage de liberté. «C’est pas mon album le plus philosophique, je le sais. Y’er arrivé comme ça, pis moi je l’aime comme ça.» Toujours aussi affirmé dans ses opinions, il laisse pourtant la porte ouverte à l’auditeur. «Desfois, faut pas trop se poser de questions. Ça se peut aimer une toune juste parce qu’on aime l’écouter. Prends une toune comme «Embarques-tu» par exemple, le gars a le goût d’en avoir un roadtrip, c’est ça qui veut! Y’attend une réponse à sa question, parce que c’est une question cette toune-là! Y’en a qui dise que c’est une chanson politique. Moi je les laisse aller là-dedans; faut que tu laisses la personne la recevoir.»
Et la crème molle dans l’histoire? «Je voulais une image pour représenter ça, parce que c’est vrai que toute est temporaire. C’est la vérité. Tant qu’à donner un titre à cet album-là, c’est celui-là qu’il fallait donner. Malgré l’alléchante crème molle photographiée spécifiquement pour l’album, on a beau chercher les liens entre chaque chanson, les paroles et l’image de la pochette, le chanteur nous prévient tout de suite. «C’est sans doute l’album avec le fil conducteur le moins clair. Pis c’est correct de même. Parce que c’est vraiment un album de nouvelles chansons. Chaque toune a sa propre histoire, son message et son univers sonore, c’est vraiment comme ça que j’ai abordé mon travail.»
Avec des textes toujours socialement engagés et motivants, et ce, autant sur cet album que sur ses précédents, le sais-tu Daniel que tu écris des tounes qui font du bien? «(Rires). Je suis un peu ému. Je pense pas trop à ça. Le seul mérite que t’as quand t’écris des tounes, c’est pas d’écrire des tounes, mais c’est de pogner l’idée au vol pis de la concrétiser. L’idée quand elle passe, elle existe. C’est quand tu décides de la concrétiser que là tu fais une toune. J’essaie de pas penser à ce que ça va donner comme effet. C’est juste humain, mais j’ai pas de contrôle sur la réaction des gens.»
Après six ans d’absence de la scène musicale, quand on lui demande «deviens-tu ce que t’as voulu?», Daniel répond d’aplomb: «Un peu plus à chaque jour. J’ai la chance de gagner ma vie en faisant ce que j’aime le plus au monde, en partant je suis riche. Ça faisait un bout que je voulais un album portatif, un album que tu peux jouer facilement en show, avec des tounes pas trop longues et plus festives. Pis là, je l’ai, et je suis bin content du résultat!»
Et on lui souhaite un gros party le mercredi 12 novembre prochain au Club Soda dans le cadre de Coup de cœur francophone.
L’album Toutte est temporaire est disponible sous l’étiquette Boucane Bleue à compter du mardi 11 novembre prochain.