Entrevue avec Moran au sujet de «Sans abri»

Après avoir présenté l’enregistrement live en studio de ce nouvel opus aux quelque soixante invités présents au Studio Victor, à Montréal, Moran se dit très heureux du résultat: «Je me sens super bien; c’est un lancement qu’on va pouvoir revivre éternellement. C’est toujours spécial un lancement, c’est un moment unique qu’on oublie généralement assez rapidement, maintenant, c’est quelque chose qu’on pourra garder.»

N’ayant pas fait un lancement traditionnel, on assiste plutôt ici à un lancement virtuel. Effectivement, les quelques invités pouvaient entendre, casque d’écoute sur la tête, l’enregistrement live de l’album Sans abri dans sa version originale via livetoune.com, tandis que les internautes pouvaient profiter de ce moment confortablement installé devant leur ordinateur. «On garde les problèmes techniques que l’enregistrement live apporte. Tout le monde a pu vivre un peu ce que tous les musiciens vivent.» Et cette vision unique du live, Moran la trouvait essentielle et importante: «Avec ce lancement, les gens étaient installés comme nous l’étions lors de l’enregistrement, on voulait garder ce concept d’honnêteté. Je n’avais même pas réalisé avec cette idée que c’était un lancement différent de ce que l’on voit d’habitude», a-t-il dit, en riant. «C’était cool».

Moran possède une manière bien à lui d’écrire de la poésie et de la transmettre en musique par la suite. Quand on écoute la chanson Sans abri, on comprend très bien cette idée. «Je ne sais pas si je me définis comme ça. Ce qu’on définit comme de la  «poésie» chez moi, c’est en fait de la musique». On est forcé d’admettre que le travail d’écriture y est pour beaucoup, et Moran nous le confirme également: «Il y a plusieurs années d’écriture pour arriver à ça. Ça reste la priorité du projet, tout est construit autour des textes».

Pour ce troisième album, on sent que Moran nous transmet quelques valeurs qui lui tiennent à cœur. On s’en rend compte dans les chansons «Darfour» ou «Crazy». Non pas un mode d’écriture voulu, mais une évolution naturelle qui s’est faite chez lui et l’a mené vers cette écriture: «Je me suis posé la question justement pour ce nouvel album. Quand on écrit des chansons, on prend la parole. Avec l’âge et avec le temps, je ne veux pas raconter n’importe quoi. On n’a pas le choix de regarder ce qui se passe partout dans le monde, et c’est ce qui m’a poussé à écrire sur de nouveaux sujets».

On a tout de suite été impressionné quand on a appris la collaboration d’Yves Desrosiers à la réalisation de l’album. «Travailler avec lui, c’est naturel. C’est un gars comme nous [les trois musiciens, Moran, Thomas Carbou et Sly Coulombe], qui apporte une vision humaine à la musique». Les deux hommes sont arrivés sur un «pied d’égalité» de création qui a grandement plu. «Je me suis fait un grand copain avec ce projet-là». Une collaboration qui ne s’arrêtera certainement pas à ce projet, Moran participera sans doute à l’écriture de textes pour Yves Desrosiers dans la venue d’un prochain disque. «C’est clair que ce n’était pas la dernière fois!»

Évidemment, on ne pas mettre sous silence la collaboration de sa douce moitié Catherine Major, qu’on retrouvait également sur l’album précédent. Une collaboration qui se veut respective. «C’est assez particulier parce qu’on passe nos journées ensemble dans la vie. Mais quand on compose, on se laisse chacun de notre bord, on se laisse être des artistes et on se respecte dans notre façon de faire». Une collaboration qui est naturelle, où les deux moitiés se comprennent et se font confiance.

«Avec cet album, le but c’est de rejoindre les gens le plus possible», un mandat qu’on qualifierait de bien réussit. Moran nous a offert un album chaleureux et profond, duquel se dégage une musique intense. On est forcé de porter une écoute attentive à ses mélodies et on découvre de plus en plus de petits trésors à chaque écoute.

Moran sera en spectacle le 17 octobre 2012 pour lancer son album Sans abri à Québec au Cercle. Visitez son site Web pour ses futures venues dans votre coin de pays!