Entrevue avec le chanteur malien Vieux Farka Touré – Bible urbaine

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Entrevue avec le chanteur malien Vieux Farka Touré

Entrevue avec le chanteur malien Vieux Farka Touré

La musique, cette passion

Publié le 2 juillet 2013 par Laurine Cretenet

Crédit photo : Six Degrees

Le chanteur malien aux doigts de fée Vieux Farka Touré a sorti le 28 mai dernier son quatrième album intitulé Mon pays. Il rendra visite à son public québécois pour donner un spectacle demain soir au Club Soda dans le cadre du Festival international de Jazz de Montréal.

Digne héritier de la musique de son père, le guitariste Ali Farka Touré, Vieux Farka Touré a toujours baigné dans la musique. Ce musicien au grand cœur, spirituel et amoureux de la musique et de l’art en général, nous dit que c’est quelque chose qu’il a dans le sang. «La musique est avant tout une passion qui vient de mon père mais aussi de Dieu».

À la première écoute de sa musique et en particulier de son dernier album, on ressent une certaine plénitude et une envie d’évasion qui nous plonge directement sur une dune. Il nous confie: «Ma musique est une musique qui vient directement du Nord, elle sent le désert. C’est une musique aux influences multiples identiques dans plusieurs pays allant du Niger jusqu’en Mauritanie.»

Son quatrième album, Mon pays, est très spécial pour Vieux Farka Touré, car c’est un des albums les plus importants et celui qui a une symbolique particulière. Il nous avoue même que c’est l’opus de la sagesse qu’il dédie à son pays. «J’ai souhaité rendre hommage à mon pays, le Mali, à travers cet album, à cause de la situation actuelle et surtout parce que je suis visionnaire. Beaucoup de mes chansons ont pour sujet la guerre, mais porte aussi sur ma femme. Je parle également de pardon et d’union. J’ai voulu expliquer et faire comprendre qu’on était tous les mêmes, qu’on avait tous les mêmes droits.»

Clément et philosophe, Vieux Farka Touré souhaite faire passer un message aux générations futures. «Mon devoir en tant que musicien est de faire passer un message, celui du pardon. Je me dois de montrer le bon exemple. Ce n’est pas parce que j’ai été battu qu’il faut que je batte quelqu’un d’autre en retour.»

Sur cet album, il a collaboré entre autres avec Tim Keiper aux percussions et Sidiki Diabate à la Kora. Ce dernier étant le fils d’un ami proche de son père. «Travailler ensemble est pour nous un retour à la sagesse. C’est une manière de prendre la relève de nos pères.»

C’est la deuxième fois que Vieux Farka Touré se produira au Festival International de Jazz de Montréal. Sa première participation remonte à 2009, et c’est avec beaucoup de joie qu’il revient au Québec. «Pour moi, le public québécois est un public idéal. Il est respectueux et sait apprécier ma musique. C’est un vrai plaisir de donner un spectacle au Québec et je rentre toujours la tête haute.» Plus acoustique, il présentera un spectacle différent des précédents et il sera accompagné de  trois musiciens, les percussions, la kora, la basse et lui à la guitare.

Vieux Farka Touré a beaucoup de projets en tête pour la suite. Il aimerait poursuivre des collaborations avec des musiciens dans le monde entier. Au-delà de la musique, il s’investit dans une cause humanitaire pour venir en aide au peuple malien. «J’ai une certaine notoriété, autant faire que cela m’aide à faire les choses bien et à créer une association qui aidera mon pays.»

On attend avec impatience de découvrir en toute intimité le spectacle de Vieux Farka Touré le 3 juillet prochain dès 19h au Club Soda. Il sera également en spectacle le 1er juillet à Ottawa et le 4 juillet à Sherbrooke.

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