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Crédit photo : Myriam Santos
«Je passe tout mon temps à écrire des chansons, c’est juste ce que je fais, c’est ma vie, donc j’accumule assez de matière pour sortir des disques assez souvent», nous répond-il lorsque l’on s’étonne de sa forte productivité. Mais Joseph a beau sortir des albums très régulièrement, chacun d’entre eux est une découverte pour l’auditeur, car l’artiste y propose à chaque fois de nouvelles sonorités. «Faire un album est en fait une réaction par rapport à l’album précédent et pour me motiver à écrire il faut que je teste quelque chose de nouveau, c’est une sorte d’exploration. Si je faisais toujours la même chose je n’aurais pas l’énergie de continuer».
C’est ainsi que du rock-électro de Redemption City il est arrivé à la soul-folk sur The Ballad of Boogie Christ. Si cet album fait souvent allusion à la religion avec des chansons comme «Saint of Impossible Causes» ou «I Used to Know How to Walk on the Water», Joseph cherche plus à nous conter une sorte de «quête spirituelle». Cette dernière chanson vient d’ailleurs d’une expérience qu’il a vécu et où il se trouvait dans un état de conscience supérieure qu’il ne retrouve plus maintenant.
On entend d’ailleurs Ben Harper chanter à la fin de cette chanson et il joue aussi sur «Famous Friends Along the Coast». Il a en effet eu l’occasion de collaborer sur l’album de Joseph pendant sa présence en studio pour l’enregistrement du nouvel opus de Fistful of Mercy (groupe regroupant Joseph Arthur, Ben Harper et Dhani Harrison). Le supergroupe prévoit bien la sortie prochaine d’un album, mais cela prend du temps, car ils sont chacun très occupés de leur côté.
Joseph Arthur ne suit pas vraiment les règles. En effet, il est rare de faire une reprise d’une chanson d’un précédent album dans le suivant. C’est pourtant ce qu’a entrepris Joseph Arthur avec «I Miss the Zoo». «Cette chanson a toujours fait partie de l’histoire de The Boogie Christ, mais j’ai trouvé qu’elle allait bien aussi dans Redemption City. J’ai ensuite tenté de faire une version acoustique que j’ai gardée pour cet album, car je trouve qu’elle est assez différente et qu’elle offre un joli moment dans l’album».
Il a utilisé Pledge Music pour financer son opus. «J’ai voulu essayer, j’avais besoin d’une aide financière et je me suis rendu compte que c’était un très bon moyen de promouvoir le nouvel album, les gens se sentent impliqués». Malgré cet autofinancement, les labels ont toujours leur importance et Joseph Arthur est de retour sur Real World (pour l’Europe), le label de Peter Gabriel, qui l’a fait connaître à ses début.
Sur la pochette de l’album, on le voit portant des ailes sur une très belle photo en noir et blanc. «On était au Canada et je tenais ces ailes que le photographe avait apportées. C’était très spontané. Il utilisait un appareil photo du XIXe siècle. On y a passé l’après-midi et on a juste pris deux photos. Sur cette photo, on voit le temps passer, il n’y a pas de clic sur l’appareil, alors il faut attendre que l’exposition se fasse».
Et pour finir, une bonne nouvelle: Joseph Arthur devrait venir se produire en concert à Montréal très prochainement! C’est à suivre.