Entrevue avec Calexico

«Algiers [un quartier de la Nouvelle-Orléans NDLR] a tellement influencé notre album que nous avons donné son nom à l’album. On a marché dans le quartier et traversé la rivière jusqu’au quartier français, mais on est surtout resté dans la vieille église sous le pont d’Algiers pour enregistrer», nous a indiqué le groupe à propos de son nouvel album. Ce nouvel opus est un des plus aboutis de Calexico. On y trouve des chansons rock comme «Epic» ou «Splitter», de belles ballades comme «Fortune Teller», ou des chansons plus mélancoliques comme «Para». «L’esprit de l’amour est une source d’inspiration dans ses plus beaux moments comme dans ses plus noirs».

Calexico a signé cet album sur un nouveau label: Anti- Records. «Quaterstick/Touch&Go [leur ancien label NDLR] a subi de nombreux changements et n’a pas sorti de nouveaux albums depuis un moment. Nous avons côtoyé Anti- Records depuis un certain temps et nous sommes devenus bons amis avec le label. De plus, nous nous sentons proches de certains de leurs artistes comme Neko, Devotchka et Nick Cave, avec qui nous avons fait des tournées».

En plus de cet album, le groupe a récemment sorti le vinyle Spiritoso en édition limitée pour le Record Store Day. C’est un enregistrement live avec orchestre symphonique qui sera aussi disponible en version digitale à partir du 11 juin. «Les disques vinyles ont toujours eu une place spéciale dans nos cœurs. Nous avons grandi avec les LP et réalisons toujours nos albums avec ce format en tête. Tous nos disques sont disponibles en vinyle et ça serait bien si ce format devenait plus populaire pour en faire une économie viable», nous indique le groupe. À propos du Record Store Day, John trouve que «les petits magasins vendant de la musique exclusives dans de jolis coffrets, c’est la bonne façon de faire les choses! Je suis un peu déçu par le marché de la musique, j’aimerais que les gens retrouvent le plaisir d’acheter un album, qu’ils le voient comme un événement, un moment à chérir».

Tous les albums de Calexico mélangent beaucoup d’influences différentes, du rock à la musique mexicaine, en passant par la country ou la folk: «Joey et moi avons grandi dans de grandes familles musicales, plein de différents styles de musique dans la maison avec les membres de la famille se rassemblant autour d’un piano pour chanter des chansons, ou jammant dans le garage et le sous-sol. Je pense qu’il faut garder un état d’esprit ouvert et essayer tous les styles de musique en s’amusant avec. Quel peut être le mal à ça? C’est juste de la musique… des fois les erreurs sont ce qui peut arriver de mieux… comme pour la Guinness, ils ont cuit la bière trop longtemps et elle est devenue encore meilleure!» John aurait d’ailleurs très envie d’essayer le style Afro-Cubain, affaire à suivre…

Le nom Calexico vient d’une ville de Californie du Sud à la frontière mexicaine. Calexico est très impliqué dans les problématiques liées à cette frontière: «On essaie d’aider le plus possible, notamment avec des concerts permettant de récolter des fonds pour l’aide humanitaire comme Border Angels. Notre philosophie a toujours été: pourquoi avoir une frontière? C’est sûrement pour ça que nous ne voulons pas nous impliquer dans la politique… c’est tellement plus compliqué que ça, mais il me semble que ce n’est pas en construisant de grands murs et en rajoutant des forces armées que cela va arranger les choses. Alors essayez le contraire et ouvrez-la!»

Une grande tournée en Amérique du Nord et en Europe est prévue jusqu’en août sur leur site officiel et ils seront en Australie au mois de septembre. Ensuite, ils commenceront à enregistrer un nouvel album. Calexico est pressé de pouvoir rencontrer les Montréalais au Théâtre Corona Virgin Mobile!