«+» d’Ed Sheeran: un chanteur parmi tant d’autres

Le phénomène Jason Mraz a frappé fort en 2008 avec la parution de l’album We sing. We dance. We steal things. Depuis, les jeunes chanteurs de pommes se multiplient et ne cessent d’envahir les ondes radiophoniques. Parmi eux, Ed Sheeran, un jeune Irlandais à la chevelure de feu qui fait dans la dentelle, le propret et le déjà-vu.

Le troisième album de Sheeran, tout simplement intitulé +, s’ouvre sur la douce et mélodique «The A Team». Au premier abord, on peut avoir l’impression de tenir un petit bijou de la musique folk entre les mains, mais on déchante assez rapidement lorsque démarre le deuxième extrait de l’album, «Drunk», chanson à saveur juvénile. À partir de là, on sait qu’on aura droit à des chansons où les thèmes de la plage et des amis flirteront avec ceux des fêtes d’adolescents, des peines d’amours et des filles en mini-jupes.

Il est d’ailleurs assez étrange pour un artiste issu du Royaume-Uni, pays synonyme de pluie et de grisailles, de se sentir concerné par tout ce qui touche à la Californie et ses paysages ensoleillés. À l’écoute de +, il est facile d’associer Ed Sheeran à ces starlettes bien bronzées qui font de leur folk une musique pour accompagner leurs journées à la plage.

La voix très juvénile du jeune Irlandais est tout de même attendrissante et son style de chant et sa vitesse d’élocution font souvent penser à Jason Mraz. De prime abord, le tableau d’ensemble est intéressant, mais le sentiment de déjà-vu revient trop rapidement à la surface et on se lasse aussi vite que l’instant où on a été séduit.

Selon Wikipédia, Ed Sheeran aurait assisté, petit, au spectacle de Damien Rice, et c’est ce qui l’aurait convaincu, par la suite, de faire carrière dans la musique. Peut-être aurait-il dû suivre le chemin de Rice plutôt que celui de la pop commerciale qui fonctionne (trop facilement?) auprès des jeunes adolescentes. Cependant, on salue tout de même l’effort de divertissement, mais le résultat final est trop décevant pour en redemander encore et encore.

Appréciation: **

Crédit photo: Warner Music

Écrit par: Laurence Lebel