«Dream Your Life Away» de Vance Joy – Bible urbaine

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«Dream Your Life Away» de Vance Joy

«Dream Your Life Away» de Vance Joy

Une trame sonore de rêve

Publié le 10 septembre 2014 par Alice Côté Dupuis

Crédit photo : Atlantic

À l’image du succès retentissant qu’il a connu avec sa pièce «Riptide», qui s’est vue certifiée or au Canada, James Keogh, alias Vance Joy, a fait de son premier album complet un véritable rêve. Du moins, Dream Your Life Away est la trame sonore idéale pour accompagner les rêveries de quiconque a besoin de répit. L’opus transporte d’ailleurs dans des ambiances plutôt rythmées et colorées jusqu’à des sonorités plus mélancoliques et feutrées, tout en abordant des réflexions profondes sur la vie, l’amour et les relations: pourrait-il y avoir un songe plus complet pour une nuit de fin d’été?

Dès l’écoute de la joyeuse «Winds of Change», avec sa petite touche de trompette et de hands claps, il est impossible de ne pas se laisser entraîner par les charmantes ballades de Vance Joy. On se fait toutefois duper: avec des paroles comme «Why you go wasting your time on me / You’re so beautiful» («Wasted Time») ou encore «There will always be another time for us to fall in love / but it never cuts you quite as deep as that first time» («First Time»), on se rend rapidement compte que les propos ne collent pas tout à fait aux airs enjoués qui font dodeliner de la tête.

Le plus fou, c’est pourtant qu’elles collent effectivement, les paroles. Les chansons fignolées par Vance Joy, ses arrangements dans l’ensemble assez simples mais mélodieux, et ses airs tantôt dynamiques, tantôt plus sensibles, forment un ensemble si complet et cohérent qu’on en vient à se laisser transporter malgré tout. Plus incroyable encore, Vance Joy nous mène souvent du sombre au lumineux, d’une voix grave à de superbes envolées en voix de tête, à l’intérieur d’une même ballade, comme c’est le cas sur la sensible «Mess is Mine» ou encore sur «Red Eye», qui contient de doux couplets puis des refrains dynamiques, presque explosifs en finale, avec un chœur saisissant.

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Crédit photo: Darren Ankemann

Il y a tout de même des morceaux qu’on sent plus sombres, plus dans l’émotion, sur cet opus paru le 9 septembre. C’est le cas de «We All Die Trying To Get It Right», où Joy remet certaines choses en question («Think you’re in control until you’re not / and you’re so in love until you’re not») ou encore «Georgia», qui contient un joli clin d’oeil à Ray Charles, où la guitare en fingerpicking et la voix trahissent une certaine émotion.

Avec sa guitare acoustique, son piano, son ukulélé, ses cuivres et son violon, Dream Your Life Away demeure tout de même un opus assez lumineux, dans l’ensemble. Et même si l’on en vient à se questionner si toutes les chansons ne reviennent pas un peu l’une à l’autre, au fond, avec les mêmes thématiques et le même style employé, l’idée est vite chassée. Pour un style plus diversifié, il suffit d’écouter «Who Am I», avec ses percussions rappelant davantage la musique du monde, ou «All I Ever Wanted», qui détonne un peu par son style un peu plus rock. De plus, parfois, il ne faut pas briser le rêve et savoir seulement se laisser transporter par ses subtilités, ses envolées et l’effet apaisant qu’il procure.

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