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Crédit photo : Third Man et David James Swanson
On sent un certain désir de conjuguer la guitare crasse et coupante comme un rasoir de sa Sainteté Jack White, qui a bâti sa sonorité durant les années de gloire (lire folles) des White Stripes, mais le résultat n’égale même pas ce qu’il a réussi à réaliser avec Lazaretto. Derrière les Dead Weather, on sent un désir de vouer un certain respect au style de Jamie Hince de The Kills, avec une fatigue extrême au bout des doigts.
Soyons franc, Dodge and Burn n’est certes pas qu’un chapelet de morceaux soporifiques et sans originalité. À l’instar de sa pochette qui sonne le Photoshop à deux sous, on a quand même un peu l’impression d’entendre une série de pièces qui ont été écrites sur un coin de table, entre deux bouffées de cigarettes et une lampée de bière dans le «gorgoton». Mais une chance qu’Alison Mosshart pousse la note sur le single «I Feel Love (Every Million Miles)», autrement on aurait déjà décroché dès la première chanson.
«Three Dollar Hat» essaie de s’approprier le canevas de «Settle For Nothing» de Rage Against the Machine, mais la sonorité twistée de la guitare de Jack White nous étourdis plus qu’elle nous séduits. Encore une fois, c’est la lionne rugissante qui vient sauver la donne au refrain, le clan White-Lawrence-Fertita n’étant pas en mesure de faire lever le party. Le groupe se reprend sur «Lose the Right» et «Rough Detective», à la mi-album, mais même l’excellente et redondante «Open Up» n’arrive pas à nous faire apprécier la finale.
C’est un album pour les fans d’emblée vendus à la recette rock abrasive de White; les autres préfèreront sans doute la personnalité anarchico-tordue d’Horehound, qui comprend les toujours appréciables «Treat Me Like Your Mother» et «I Cut Like a Buffalo».
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