MusiqueCritiques d'albums
«Distractions» d’O Linea
En attente d’une identité qui leur est propre
Crédit photo : Slam Disques
Les premières lignes de guitares de la pièce «Ton mur des lamentations» font d’emblée foi d’un désir d’assouvissement de la part du groupe. Exit l’agressivité vocale et le caractère approximatif de l’orchestration; Distractions se savoure comme un fruit mûr qui regorge de saveurs et de couleurs, cependant, peut-être par manque d’identité réelle, il ne laisse aucune trace réelle dans notre mémoire.
On y retrouve certes une douzaine de mélodies toutes plus survoltées les unes que les autres, mais aucun réel coup de cœur digne de cette appellation. On retient évidemment quelques échos de la pièce «Les ombragés», plus pour la rythmiques sautillantes que pour la redondance du refrain et les voix de Julien Vézina et Félix-Antoine Couturier, qui sont davantage criées que chantées, puis l’excellente «L’échiquier», probablement la chanson la mieux maîtrisée de l’album. S’ensuit «Ta plus belle extorsion», dont le caractère dramatique et social fait penser brièvement aux Vulgaires Machins, avec une touche de Malajube au niveau des chants en alternance. Les chansons «Je suis idiot», Monstre à cent têtes» et «Des kilomètres» mettent de l’avant un savoir-faire visiblement convaincant, qui nous rassurent quant au talent québécois.
Malgré certaines lacunes au niveau de la facture et du chant, parfois strident à l’oreille, on a que de bons mots pour les membres d’O Linea, qui réussissent à accumuler les mérites partout où ils passent. Peut-être arriveront-ils, un jour, à trouver un son qui leur est propre, à l’instar de Malajube, Galaxie ou Gros Mené, mais une chose est sûr, ils ont déjà tout le potentiel pour y arriver, il ne manque plus que l’œuvre phare en soi.
Rédac' en chef mordu de lecture et d'arts vivants
Passionné de yoga, de méditation, de littérature et d'arts de la scène, Éric jongle au quotidien pour satisfaire ses envies du moment.
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