«Diamond Heart» de Ladies of the Canyon

On avait eu droit à un aperçu de l’album lors du concert donné avec Yann Perreau sur le toit d’Ubisoft le 10 août dernier, ce qui avait placé nos attentes bien hautes compte tenu de l’excellente performance qu’elles avaient livrée. À la première écoute, les chansons nous ont un peu déçus, car il semblait que l’énergie présente lors de leur prestation ne se répercutait pas aussi vivement en studio. Par ailleurs, le style beaucoup plus rock et parfois sombre, mais toujours teinté d’une certaine euphorie, nous a assez charmés pour écouter les morceaux à répétition, tout particulièrement les pièces «Two Moons» et «She Crossed the River».

Tant dans «Haunted Woman» que «Diamond Heart», on se laisse enivrer par la nostalgie des ballades et des morceaux plus robustes, en présumant ressentir un peu la même émotion que nos ancêtres (!) en écoutant les icônes du rock à l’époque du peace and love. D’ailleurs, la reprise de la pièce «Babe I’m Gonna Leave You» de Led Zeppelin semble être le point d’ancrage de l’album, teintant à quelques endroits leurs chansons de l’esprit du groupe emblématique, tout particulièrement avec le morceau «Diamond Heart».

Sur le blogue de leur (très attrayant) site web, Anna nous décrit l’expérience d’enregistrement de ce nouvel album et insiste sur la dualité caractérisant cette deuxième parution. Avec cet album composé en deux parties, soit en juin-juillet et en décembre 2012, les ladies se sont littéralement laissé transporter par leur environnement immédiat. Les chansons les plus lumineuses sont donc celles de la période d’écriture d’été, où le bon vin et les feux de camps étaient au rendez-vous, alors que des morceaux comme «Black Water» et «The Change», plus mélancoliques et sombres, appartiennent assurément au cycle hivernal.

Au niveau des paroles, on remarque un certain relâchement quant à l’originalité et la variété de mots utilisés, dont beaucoup de répétitions («I wanna get, I wanna get, I wanna get, baby I wanna get»). De plus, on a l’impression que certaines chansons auraient mérité d’être réenregistrées, car les voix ne sont parfois pas en harmonie et quelques rares notes ne semblent pas justes. Mais, en somme, il s’agit d’un album vraiment unique qui ravive des sonorités d’une époque révolue avec un souffle nouveau, féminin et brut. On s’ennuie un peu de Senja, qui avait une voix magnifique, mais elle n’a heureusement pas quitté le groupe en lui enlevant son essence.

Ne passez surtout pas à côté du duo de Jasmine Bleile et Max Kerman, «What We Had», qui n’est pas sans rappeler la reprise par le groupe irlandais The Corrs de la chanson «Little Wing» de Jimi Hendrix. Un must pour les âmes romantiques!

Nostalgie, imperfection (voulue ou non!) et esprit psychédélique: le nouvel opus des Ladies of the Canyon vaut amplement le détour!